Christian Soleil signe "La mort sous les platanes" : le premier polar provençal et anarchiste

Entre la belle commissaire de police d'âge mûr, entichée d'un jeune italien sexy comme le printemps, acquise à toutes les libertés, et l'inspecteur étriqué en charge de l'enquête, un respect mutuel permet de faire avancer les recherches sur les meurtres en série qui déciment la population cavaillonnaise avec la redoutable efficacité des black-blocks. Jusqu'au jour où...

Mais existe-t-il des innocents ? Dans un univers où chacun est autre que ce qu'il semble être, où les politiques épris de démocratie ont démissionné en face des pouvoirs économiques prêts à vendre la corde pour se faire pendre, où la police abandonne les citoyens qu'elle est censée protéger, où les élites ne sont plus que des ombres courant sur le mur de la caverne et où chaque citoyen qui se promène sous les platanes de la place du Clos devient potentiellement un monstre en impuissance, le temps d'agir n'est-il pas venu ?

Est-il possible de légitimer la violence quand elle est utilisée sans vergogne par l'ennemi, face auquel il faut bien réagir ? Quand des hordes de militants néo-fascistes hantent les nuits provençales pour s'en prendre à tout ce qui n'est pas blanc, catholique, hétérosexuel et procréatif ? Peut-on demeurer pacifiste quand la guerre est à ce point déclarée ? Quand la société de consommation se fait destructrice au point de devenir, selon les annonces de Pasolini, "pire que le fascisme mussolinien" ?

Sous le paisible soleil des portes du Luberon, entre champs de lavande et reflets argentés des oliviers, les ombres dansent un balai macabre où Eros et Thanatos tissent inlassablement leurs liens immémoriaux. Chacun, parfois, doit choisir son camp. La non-violence, alors, consiste peut-être à tuer sans haine, simplement parce que c'est nécessaire.

"La mort sous les platanes" : le premier polar provençal et anarchiste.