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28 septembre 2013 6 28 /09 /septembre /2013 11:37

Les élections municipales se profilent à l’horizon de l’année 2014. A peine vient-on de passer la rentrée que déjà les principaux candidats se sont déclarés, qu’ils soient déjà entrés en campagne parce qu’il faut le temps de se faire connaître et reconnaître des futurs électeurs potentiels, qu’ils en soient sortis définitivement pour prendre la distance nécessaire à une évaluation réelle des enjeux ou qu’ils aient souhaité clarifier leur position dans un souci de clarté démocratique sans pour autant sacrifier au jeu des attitudes et des postures.

C’est la première distinction que l’on peut faire des candidats principaux, ceux qui ont quelque chance de l’emporter au printemps prochain : bal des egos contre projet en construction, division compétitive contre volonté de rassembler.

La volonté de rassembler est forte à droite si l’on en juge par le nombre de rassembleurs. Chacun est conscient de la nécessité d’instaurer une cohérence dans son camp – mais doit-on parler au singulier ? Après l’échec de 2008 appuyé sur une division de la droite, moins sur les projets que sur les hommes, chacun veut incarner le rassemblement. Mais si la lucidité règne sur l’analyse des raisons de l’échec, il en va tout autrement dans la pratique : Gaël Perdriau, investi par l’UMP, est parti tôt et sans concertation. Il est vrai qu’il doit se construire une notoriété et une image et que cela ne se fait pas en quinze jours. Il se veut le candidat du rassemblement et déclare qu’il s’est déclaré « de manière libre et indépendante des partis politiques » avant de recevoir l’investiture de l’UMP et qu’il « s’inscrit dans une dynamique d’union et de rassemblement ». L’étiquette UMP serait-elle lourde à porter en ces temps d’indécision stratégique et de tentations multiples au plan national ?

Dans le même camp, ou dans le camp voisin, cousin, ami, on ne sait plus trop comment dire, bref à l’UDI, on observe depuis quelques semaines d’autres candidatures annoncées. L’UDI est en soi un rassemblement, surtout au niveau local où elle regroupe les ennemis d’hier, Michel Thiollière et son adjoint Gilles Artigues longtemps accusé d’avoir provoqué la chute de la droite en présentant sa propre liste au scrutin de 2008.

Michel Thiollière, qui se consacre à la vice-présidence du Conseil européen des régulateurs d’énergie (CEER) où il a été nommé en avril 2010 et à l’association des régulateurs méditerranéens de l’électricité et du gaz (« Mediterranean energy regulator ») qu’il préside depuis un an, a décidé au milieu du mois de septembre de ne pas se présenter de nouveau. Pas facile de retrouver une mairie que l’on a perdue, une rapide observation des élections municipales en France le démontre. Pas facile de rassembler un nombre aussi important de rassembleurs, il en a déjà fait l’amère expérience. Michel Thiollière est un homme de projets et il a fini par comprendre qu’il serait bien délicat de mettre en œuvre ses idées pour la ville dans une situation politique locale si délicate et avec des partenaires qui ne lui paraissent pas partager ses ambitions pour Saint-Etienne.

Il soutient donc, sans ferveur particulière si l’on en croit ses déclarations, la candidature de Georges Ziegler à la mairie, l’UDI réservant en cas de victoire la communauté d’agglomération à Gilles Artigues, son ancien adjoint puis adversaire. C’est un peu comme si, pour lui, l’échec était annoncé et qu’il préfère l’éviter. Il aura en effet tout fait pour se donner le temps de la réflexion et pour orchestrer un retour probablement souhaité. Son retrait en dit long sur sa vision pessimiste de son camp et de la ville. Qui plus est, les divisions de personnes, à peine voilées par la candidature de Georges Ziegler, renvoient aussi à des différences profondes sur les orientations de fond.

A gauche, Maurice Vincent vient d’annoncer qu’il repartait en campagne. Il souhaite voter la loi contre le cumul des mandats et annonce qu’il ne se présentera pas aux prochaines sénatoriales afin de se consacrer exclusivement à son mandat de maire. Quant à la communauté d’agglomération, il estime trop tôt et quelque peu indécent de décider avant l’élection qui se présentera à sa présidence, puisque ce sera la tâche des maires et des conseillers qui seront élus aux municipales.

Ceux qui le soutiendront mettront en avant ses réalisations, et parmi elles la sécurisation de la dette, la baisse du prix de l’eau, le ticket de transports d’une heure et demie ou le travail effectif sur la proximité noatmment. Les autres critiqueront son cumul de mandats quand bien même la droite a voté contre la fin du cumul, le manque de grands projets ou les défaillances esthétiques de quelques lampadaires. Maurice Vincent, en attendant, continue de gérer la ville avec son équipe et de prendre ses décisions, celles qui concernent la ville comme celles qui concernent sa candidature, son programme et ses partenaires, avec la patience, le calme et la sérénité de la tortue de la fable. La chasse aux lièvres est donc ouverte.

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