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29 septembre 2018 6 29 /09 /septembre /2018 19:13

Qui cherche le centre du monde le trouve. Je l'ai trouvé il y a plus de vingt ans à Uji, à moins d'une heure de train (ponctuel) de Kyoto. L'endroit respire la paix, dans une clairière au milieu de la forêt, en haut d'une route étroite bordée de deux ruisseaux. Y arriver semble un aboutissement. Le quitter, une déchirure. Sauf à porter en soi ce lieu et à l'emmener partout, des arènes d'Arles aux bords de la Tamise, des prairies de Camargue au coucher de soleil sur la colline Saint-Jacques, à Cavaillon.

 

Kosho-ji est un temple de la branche Soto du bouddhisme Zen, situé le long de la rivière dans la ville d'Uji au Japon. On le visite pour ses extérieurs très bien entretenus et son allée d'érables rouges splendide en automne. Mais plus qu'une simple vitrine touristique, le monastère toujours en activité perpétue l'enseignement de son fondateur, le maître Eihei Dogen.

 

Quasiment en face du Byodo-in mais sur la rive opposée, Kosho-ji offre une toute autre expérience à ses visiteurs ainsi éloignés de la foule touristique. Lieu de visite mais aussi monastère, le temple parvient à divertir les curieux d'un jour sans se distraire. Il est d'abord fondé en 1233 à Kyoto par le moine Dogen, tête de proue de la pensée Soto du bouddhisme Zen au Japon. Vers 1645 et sous l'impulsion du seigneur Nagai Naomasa, le temple déménage à son emplacement actuel.

 

On accède au site par l'un de ses points forts visuels, le chemin pentu koto-zaka bordé de majestueux et flamboyants érables rouges vers la fin novembre. Au bout, on aperçoit une autre originalité : la porte principale du temple, d'inspiration chinoise et aux bords arrondis. Ensuite, on pénètre l'enceinte par le jardin central, magnifique association du végétal avec le minéral. Le début de la visite rassemble ainsi la majorité des promesses du temple.

 

Pour la visite des bâtiments, il faut sonner à l’accueil où l'un des moines étudiants s’occupe de l'admission payante. Il est alors conseillé d’admirer le jardin intérieur avec ses magnifiques carpes koi. Un peu plus loin, face au pavillon central hatto, les visiteurs sont invités à lever leur tête pour apercevoir les fameux "plafonds de sangs". Kosho-ji est en effet l'un des cinq temples de la préfecture de Kyoto à posséder des planches ensanglantées de l’ancien château de Fushimi-Momoyama. La découverte se poursuit à travers différentes pièces et mausolées. Dans l’un d’entre eux se dresse une statue de Kannon dont la particularité est d’avoir l’un de ses gros orteils légèrement levé. De cette façon, la divinité serait sur le qui-vive, toujours prête à sauver quiconque dans le besoin.

 

Le tour intérieur se conclut par une salle dédiée à la pratique de la méditation Zazen. La caractéristique principale de cette école consiste à maintenir longtemps la position assise sur un petit coussin rond appelé zafu, où l'importance est donnée à la respiration, à la bonne posture des membres et de la colonne vertébrale afin d'atteindre un état de concentration et de sérénité supérieure. Le temple étant aussi un centre d'enseignement, il est tout à fait possible de réserver une séance de méditation en compagnie des moines du Kosho-ji.

Kocho-ji : Au centre du monde
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