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29 juillet 2011 5 29 /07 /juillet /2011 14:56

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L'artiste britannique Amy Winehouse a été découverte morte à son domicile dans le nord de Londres samedi 23 juillet après-midi, a annoncé la police britannique. La chanteuse de soul, âgée de 27 ans, était sortie récemment d'une cure de désintoxication, avant de tenter un retour dans le cadre d'une tournée estivale de concerts, qu'elle avait dû annuler.

 

« La police a été appelée par le service londonien des ambulances à une adresse de Camden Square peu avant 16h05 (15h05 GMT) samedi 23 juillet, à la suite d'informations faisant état d'une femme retrouvée morte », a déclaré la police dans un communiqué. « A leur arrivée, les agents de la police ont trouvé le corps d'une femme de 27 ans, dont la mort a été déclarée sur place », poursuit le communiqué. « L'enquête sur les circonstances de la mort continue. A cette étape des investigations, elle est considérée comme inexpliquée », ajoute le texte.

 

Huée en juin au cours d'un concert à Belgrade, où elle était apparue titubante sur scène, incapable de se souvenir des paroles de ses chansons, elle avait dû annuler toute sa tournée estivale, qui prévoyait des étapes en Espagne à Bilbao, en Suisse à Locarno et Nyon, au festival de Lucca en Italie, à Wiesen en Autriche, et en Pologne.

 

 

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28 juillet 2011 4 28 /07 /juillet /2011 17:42

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Christian Soleil devant la maison d'Amy Winehouse

 

Beaucoup de monde ce 27 juillet 2012 devant la maison d'Amy Winehouse dans Camden Square, Londres. Certains avaient apporté des fleurs, d'autres des bouteilles de whisky, mais aussi des messages personnels, compassionnels, tendres et admiratifs, des peluches, des livres d'enfants. Les fans d'Amy Winehouse n'étaient pas des marginaux, des drogués, des alcooliques, mais des retraités, des enfants, des familles qui appréciaient sa musique et son talent d'artiste. Amy Winehouse n'est plus, mais c'est le lot de beaucoup de grands artistes de "vivre vite, mourir tôt, faire un beau cadavre" selon la devise de James Dean. Deux albums, c'est peu pour une vie, mais un seul aurait suffit pour qu'Amy figure au Panthéon des musiciennes de ce siècle pour l'éternité de notre civilisation, qui n'est peut-être qu'un clin d'oeil. Surtout, nous retenons les paroles touchantes d'une de ses voisines rencontrée devant sa maison : "C'était une fille très simple, très gentille avec tout le monde. Les gens du quartier l'aimaient pour ce qu'elle était. Ce que racontent les journaux, on s'en fiche. De quoi elle est morte ? Peu importe. Elle vit toujours dans nos coeurs. Et on continuera d'écouter sa musique..."

 

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27 juillet 2011 3 27 /07 /juillet /2011 18:27

Christian Soleil par Olivier Radix

 

Ouvrez vos fenêtres

Par Christian Soleil

 

Format : Roman (134x204)

Nombre de pages : 44

Disponibilité : En stock

Livre Papier  10,00 €  

Livre PDF  4,90 €  

ISBN : 9782332451354

 

Résumé:

 

Dans le contexte de la mondialisation économique et financière, les situations concurrentielles des entreprises tendent à devenir de plus en plus difficiles. Produire plus, produire mieux, produire à moindre coût: les stratégies diffèrent mais ne suffisent pas toujours. Les études montrent que les entreprises qui s'en sortent le mieux sont celles qui misent sur l'humain et sur sa capacité à innover. Cet ouvrage présente les principales techniques qui permettent « d'ouvrir les fenêtres de la créativité » en entreprise. Des techniques simples, qui facilitent notamment l'organisation et la mise en place de réunions de créativité pour une plus grande motivation des salariés, une résolution plus efficace des problèmes, et une meilleure anticipation. Ainsi ces techniques, en favorisant le développement, permettent d'éliminer de nombreuses crises à la racine.

 

Auteur :

 

Christian Soleil travaille dans toute l'Europe comme consultant en communication et en management. Il est l'auteur de nombreux ouvrages dans les genres les plus divers : romans, biographies, recueils de légendes populaires d'Orient et d'Asie, mais aussi livres pratiques de management. Il prépare actuellement une biographie de Klaus Mann.

 

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27 juillet 2011 3 27 /07 /juillet /2011 18:22

Christian Soleil sur une ile grecque

 

 

Tokyo loves you

Par Christian Soleil

 

Editions Edilivre - Paris

Format : Roman (134x204)

Nombre de pages : 116

Disponibilité : En stock

Livre Papier  13,50 €  

Livre PDF  4,90 €  

ISBN : 9782332452177

 

 

Résumé

 

 

Le narrateur vient retrouver à Tokyo une femme rencontrée plusieurs mois auparavant. Mais qui est-elle vraiment ? À quoi joue-t-elle ? Il se retrouve entraîné malgré lui dans un univers où il perd pied. Dans le jeu de lumière et d'ombre de la capitale japonaise, les apparences sont trompeuses. C'est en se perdant qu'on se trouve, et le narrateur glisse peu à peu dans un monde onirique et inquiétant qui n'est peut-être que le fruit de son propre inconscient. .Biographie de Christian Soleil.

 

Auteur :

 

Christian Soleil est un auteur prolifique qui a publié au cours des trente dernières années de nombreux ouvrages dans les genres les plus divers. Remarqué pour ses travaux biographiques sur Jean Cocteau, Virginia Woolf, Vladimir Maïakovski, Machiavel, Hervé Guibert, Michel Durafour ou Jean Marais, il a signé également de nombreux romans noir souvent situés à la limite du fantastique.

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24 juillet 2011 7 24 /07 /juillet /2011 12:19

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La chanteuse britannique Amy Winehouse, née le 14 septembre 1983, a été retrouvée morte ce samedi 23 juillet à Londres dans des circonstances encore inconnues. Elle était âgée de tout juste 27 ans. Les admirateurs de la star ont commencé d’apporter des fleurs sur Camden Square, où elle résidait. Enfin libre, Amy Winehouse voit son étoile briller au ciel des tragédies prématurées

 

Sa voix soul au timbre atypique avait marqué les esprits au début des années 2000. Son premier album, Frank, paraît en 2003 et reçoit un bel accueil en Grande-Bretagne tout en passant quasiment inaperçu à l'international.

 

C'est en 2006 qu'elle reçoit le succès qu'elle attendait tant, avec l'album Back to Black. Un succès qu'elle doit notamment au hit Rehab, devenu incontournable et incontestablement le tube marquant de sa carrière. Pour cet album, elle s'est entourée du groupe Sharon Jones & The Dap-Kings. Le résultat est absolument exceptionnel : salué par la critique qui lui reconnait une écriture soignée et une production vintage, l'album s'écoulera à plus de 12 millions d'exemplaires à travers le globe, dont un million dans l'Hexagone.

 

Amy, souvent surnommée "la chanteuse à la choucroute" en raison de sa chevelure abondante, est adulée. Tout le monde ne réclame qu'elle. Lors des cérémonies de récompenses, elle ne laisse aucune chance à ses adversaires. Victorieuse de plus de 20 distinctions (dont cinq Grammy Awards, un Brit Award et un MTV Europe Music Award), la star jouit enfin d'une reconnaissance du public à la hauteur de son génie.

 

Malheureusement, ses addictions diverses et ses excès éclipsent son talent et, rapidement, les journaux s'intéressent à davantage à ses déboires qu'à ses qualités d'artiste. La chanteuse se battait depuis des années contre de nombreux problèmes d'addiction à l'alcool et à la drogue. En octobre 2010, elle affirme lors d'une interview avoir totalement arrêté de consommer des drogues dures

 

En janvier 2011, elle faisait un retour remarqué sur scène au Brésil pour une série de cinq représentations. Elle ne se produira plus sur scène avant le mois de juin dernier. Elle recevait alors un accueil glacial à Belgrade (Serbie) et décidait de se retirer de la scène musicale pour une durée indéterminée et d’annuler sa tournée européenne prévue pour cet été.

 

Elle laisse derrière elle deux hommes inconsolables : Blake Fielder-Civil, qu'elle épousait en mai 2007, à Miami en Floride, avant de demander le divorce en 2009... Un homme dont elle n'aura jamais vraiment eu le courage de se séparer puisqu'à plusieurs reprises, leur relation a connu un nouveau souffle. Mais aussi le réalisateur Reg Traviss, avec qui elle était en couple depuis l’été 2010. Le tabloïd britannique The Sun révélait, il y a une dizaine de jours, que la santé de la chanteuse - qui abusait de l'alcool jusqu'à perdre connaissance - était au coeur des disputes du couple. Son père Mitch a longtemps essayé de la protéger contre elle-même.

 

Depuis plus de deux ans, elle promettait un retour sur le devant de la scène en grande pompe... Le destin ne lui aura pas laissé le temps de livrer ses derniers chefs d'oeuvre. Son talent, sa créativité, son humour et son génie manqueront à la scène musicale.

 

2011.

 

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24 juillet 2011 7 24 /07 /juillet /2011 05:04

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Lucian Freud est décédé mercredi soir à Londres d'une brève maladie, a-t-on appris jeudi. Il avait 88 ans. Le peintre britannique avait redonné ses lettres de noblesse à l'art figuratif avec des représentations crues de corps nus. Il était surtout connu pour ces nus et ses autoportraits. Lucian Freud était considéré comme l'artiste vivant le plus cher du monde.

 

 Au cours des dernières années, ses oeuvres se sont vendues à des prix astronomiques. Son tableau "Benefits supervisor sleeping" (1995), qui représente une femme obèse avec des escarres, assoupie entièrement nue sur un canapé, a été vendu pour près de 34 millions de dollars aux enchères en 2008 au milliardaire russe Roman Abramovitch. Un record pour un peintre vivant.

 

Au début de sa carrière, Lucian Freud a été inspiré par le travail de Francis Bacon. Il laisse une oeuvre presque exclusivement composée de portraits et de nus. Des nus représentés sans complaisance. Il n'avait pas hésité à se représenter sous les traits d'un vieil homme dénudé brandissant sa brosse à dents comme une arme.

 

Lucian Freud avait réalisé un portrait de la reine Elisabeth II et le lui avait offert à l'occasion de son jubilé en 2001. "Dans ses relations sociales, il était stimulant, humble, chaleureux et spirituel. Il a vécu pour sa peinture et a peint jusqu'à sa mort, se tenant à l'écart du vacarme de la vie artistique", a déclaré le responsable d'Acquavella Galleries, sa galerie new-yorkaise.

 

Nicholas Serota, directeur de la Tate Gallery de Londres, lui a également rendu hommage: "La vitalité de ses nus, l'intensité de ses natures mortes et la présence de ses portraits de famille et d'amis ont assuré à Lucian Freud une place unique dans le panthéon des artistes de la fin du XXe siècle. Ses premières toiles ont remodelé l'art britannique tandis que ses oeuvres tardives soutiennent la comparaison avec les plus grands peintres figuratifs de toutes les époques" a-t-il conclu.

 

Lucian Freud était né en 1922 à Berlin. Il était le petit-fils du père de la psychanalyse Sigmund Freud. Il était arrivé en 1933 en Grande-Bretagne avec sa famille fuyant le nazisme. Ses premières expositions remontent aux années 1940. "J'étais très solitaire. Je parlais à peine l'anglais. On disait de moi que j'avais plutôt mauvais caractère, ce dont j'étais plutôt fier", avait-il confié un jour.

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11 juillet 2011 1 11 /07 /juillet /2011 04:05

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Ballets de Marseille - Roland Petit

 

De Marseille à Hollywood, du Bolchoï au Casino de Paris, avec Jean Cocteau, Rudolph Noureev ou Fred Astaire, le chorégraphe français Roland Petit, mort dimanche à Genève, a exploré sans tabou toutes les facettes de la danse, inspiré sa vie durant par sa muse et épouse Zizi Jeanmaire.

 

 De Marseille à Hollywood, du Bolchoï au Casino de Paris, avec Jean Cocteau, Rudolph Noureev ou Fred Astaire, le chorégraphe français Roland Petit, mort dimanche à Genève, a exploré sans tabou toutes les facettes de la danse, inspiré sa vie durant par sa muse et épouse Zizi Jeanmaire.

 

Fêté et reconnu dès ses premières oeuvres, couvert de décorations, Roland Petit était, avec Maurice Béjart, l'un des plus grands chorégraphes français de la deuxième moitié du XXème siècle.

 

Créateur insatiable, il invente des ballets empreints de sensualité pour les plus grands danseurs classiques, Noureev ou Mikhail Baryshnikov, mais aussi les étoiles d'Hollywood, de Fred Astaire à Leslie Caron, puisant son inspiration dans Carmen ou Duke Ellington.

 

Des artistes comme Edouard Dermit, Yves Saint-Laurent, Vasarely ou César, pour des décors ou des costumes, l'ont aidé à créer des oeuvres d'une immense théâtralité.

 

Né le 13 janvier 1924, Roland Petit n'a que 9 ans quand il entre à l'Ecole de danse de l'Opéra de Paris, un univers familier: il est le fils de Rose Repetto, costumière de l'Opéra qui créera pour lui les célèbres chaussons de danse.

 

Il est nommé sujet en 1943 mais, à 20 ans, il démissionne et, dès l'année suivante crée, avec l'aide financière paternelle, "Les Ballets des Champs-Elysées": Picasso, Cocteau ou Prévert collaborent à ses oeuvres qui connaissent d'emblée le succès, comme "Le Jeune Homme et la Mort".

 

En 1948, il fonde "Les Ballets de Paris, Roland Petit" et entame une carrière internationale, notamment à Londres où il travaille avec Orson Welles en 1953 pour "The Lady in the Ice".

 

Pendant quatre ans il part à Hollywood où il fait danser Zizi Jeanmaire avec Danny Kaye ("Hans Christian Andersen"), puis Bing Crosby ("Anything Goes"). En 1954, il tourne "Daddy Long Legs" (Papa Longues Jambes) avec Fred Astaire et Leslie Caron.

 

A son retour à Paris, encore imprégné de cinéma américain, il fait connaître aux Français la comédie musicale en montant "La Revue des Ballets de Paris".

 

En 1960, Zizi Jeanmaire, Moira Shearer et Cyd Charisse enfilent "Les Collants Noirs", un film de Terence Young.

 

L'année suivante, il fait triompher Zizi dans "La Revue", dont elle descend le grand escalier vêtu par Saint-Laurent de son célèbre "Truc en Plumes", qui lui collera à la peau.

 

Les années 60 le consacrent dans le monde entier, à Londres et Milan avec Noureev et Margot Fonteyn, à Johannesburg...

 

Au début des années 70, après un très bref passage à la direction de la danse à l'Opéra de Paris, il reprend le Casino de Paris et monte deux spectacles, "La Revue" puis "Zizi je t'aime", un écrin pour sa femme auquel participent Erté, Yves Saint-Laurent, Vasarely ou César pour les décors et costumes, et Guy Béart, Jean Ferrat, Michel Legrand ou Serge Gainsbourg pour les chansons. Une aventure qui connaît le succès mais pas la réussite financière.

 

En 1972, le maire socialiste de Marseille Gaston Defferre l'invite à venir animer l'opéra municipal de sa ville. "Les Ballets de Marseille" sont créés, pour lesquels, pendant 26 ans, Roland Petit va créer sans cesse.

 

Il commence avec une oeuvre présentée au festival d'Avignon, "Allumez les Etoiles", d'après Maïakovski. Suivront des dizaines d'oeuvres, comme "La Chauve Souris" ou "La Dame de Pique", qu'il reprendra dans le monde entier.

 

Il travaille aussi avec l'Opéra de Paris, la Scala de Milan ou l'American Ballet Theater, faisant des incursions au théâtre où il fait jouer Zizi dans "Marcel et la Belle excentrique" de Marcel Jouhandeau.

 

Car Zizi Jeanmaire, avec qui il a eu une fille, Valentine, en 1955, reste au coeur de toutes ses créations.

 

Du Bolchoï à Tokyo, les années 2000 ne freinent pas son activité, même si c'est l'heure des premiers bilans.

Ainsi, en 2004, il créée au théâtre Jean Vilar de Suresnes un spectacle où il retrace sa carrière. En 2008, l'Opéra de Paris organise une exposition sur son oeuvre, tandis qu'il crée "Last Paradise" pour le ballet national de Chine.

 

L'an dernier, il remontait pour l'Opéra de Paris trois de ses grandes oeuvres, "Le Rendez-vous", "Le Loup" et "Le Jeune Homme et la Mort".

 

2011.

 

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26 juin 2011 7 26 /06 /juin /2011 16:27

 Photo Mario Iwanaga - Skyros - Greece - August 2009

Résumé

Gérer son stress est un guide de bien-être qui permet de comprendre et d'analyser les mécanismes du stress et qui propose de véritables solutions à court et à long terme pour mieux contrôler, diriger, orienter et positiver les tensions liées à la vie moderne. Un guide qui se révèle très utile dans la vie de tous les jours et qui, pour chaque situation, offre une réponse adaptée.

Biographie de Christian Soleil : 

Christian Soleil est né dans la région Rhône-Alpes mais s'est installé récemment dans le Vaucluse. Il a publié de nombreux ouvrages dans les genres les plus divers (romans, biographies, essais, contes et légendes populaires, théâtre, ouvrages de management et de développement personnel). Quand il n'écrit pas, et même quand il écrit, il parcourt le monde, sillonne l'Europe, les Etats-Unis, l'Asie et le Japon.

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15 mai 2011 7 15 /05 /mai /2011 19:12

De nombreux penseurs se sont penchés sur le phénomène qui consiste à manier le langage dans le seul but de servir des intérêts privés, quitte à élever le mensonge au rang de pratique respectable. Deux auteurs américains, John Stauber et Sheldon Rampton, ont notamment publié conjointement divers ouvrages documentant les multiples stratégies permettant de duper l’opinion publique, d’orienter débats et discussions, d’occulter certains faits ou d’en minorer (ou d’en exagérer) la portée. Leurs enquêtes d’investigation débouchent sur la découverte d'une "industrie du mensonge" que constitue l’alliance relation publique, médias et publicité. Stauber et Rampton savent de quoi ils parlent : depuis dix ans déjà, ils animent PR Watch, une des rares ONG au monde à suivre de près les agissements du secteur PR (Public Relations) aux États-Unis. Jamais ses stratégies et son cynisme institutionnalisé n’avaient été mis à jour avec autant de clarté et de détails.

Se posant la question de savoir si leurs conclusions s'appliquaient également à l'Europe, un philosophe et journaliste d'investigation français, Roger Lenglet, a démontré que l'industrie du mensonge n'était pas une exclusivité américaine, mais était également florissante en Europe. Les relations publiques sont ainsi devenues un moyen de communication à part entière, une industrie conçue pour modifier notre perception de la réalité, la remodeler et fabriquer du consensus au service de ceux qui tiennent à garder leur pouvoir.

Duper l’opinion et plier les autorités aux intérêts des grands groupes industriels est un métier qui porte un nom : le lobbying, terme anglais signifiant "groupe de pression". Les lobbyistes utilisent des procédés pour nous vanter aussi bien les vertus du tabac ou du nucléaire que celles des OGM ou de la guerre. On peut définir le lobbying, dont l'ampleur ne cesse de croître, comme étant  l’ "art des pratiques d’influence appliqué à la décision politique". Un art du secret recourant à des procédés inavouables et qui donne au mensonge une place sans précédent dans nos sociétés.

"Boissons fortes, blondes plantureuses et bakchichs généreux". C’était au temps du lobbying "à la papa", lorsque la fameuse stratégie des "trois B" était la référence absolue des lobbyistes américains pour "convaincre" leurs interlocuteurs. Aujourd’hui, le métier est devenu une véritable industrie lourde.

Véritables propagandistes de l’industrie, les agences de relations publiques vendent différents services, de la communication d’entreprise au conseil stratégique, en passant par le lobbying sous toutes ses formes. Né aux États-Unis au début du XXe siècle, le secteur des PR est aujourd’hui devenu une industrie florissante et mondialisée qui, en 2002, pesait plus de 5,4 milliards de dollars. De Nike à Monsanto, de MacDo à DHL, toutes les grandes multinationales y ont désormais recours.

Mensonge par omission, espionnage, neutralisation "proactive" d’opposants, "location" ou "achat" d’experts "neutres" pour défendre des intérêts particuliers, livraison de reportages clé sur porte aux médias, etc. : tous les moyens sont bons pour soigner l’image d’une entreprise – ou d’un État –, désamorcer la contestation ou obtenir de nouveaux marchés.

Un exemple récent illustre l'action du lobbying lors du dernier sommet de Copenhague sur les changements climatiques. Les sbires des lobbys du pétrole, des agro-carburants, du nucléaire et de bien d'autres industries ont finalement agi de façon efficace sur l'opinion de certains élus politiques et portent donc une lourde responsabilité dans le capotage de ce sommet.

Autre exemple classique aux Etats-Unis où cette pratique est routinière : un livre s’apprête à révéler que les aliments produits contiennent des substances cancérigènes. Les industriels de l’agro-alimentaire en attrapent un coup de sang et contactent aussitôt un cabinet de "conseil stratégique en marketing alimentaire", lequel organise séance tenante le dénigrement de l’auteur. Il casse sa crédibilité professionnelle, envoie des courriers bien placés – jusqu’à la Maison-Blanche, fait pression pour que le scientifique qui a rédigé la préface retire sa signature, etc. Résultat : le bouquin n’intéresse personne, ni les journalistes ni les réseaux des libraires. Et le public ne sait pas que ce livre existe et encore moins que les aliments sont cancérigènes.

Trouver un nom sympathique pour des produits malsains leur donne bonne figure. Prenons le problème des boues d'épuration qui, on le sait, contiennent des substances toxiques. Elles sont fréquemment utilisées en épandage dans les champs agricoles pour s’en débarrasser à bon compte sans s’interroger sur la contamination des légumes qui vont y pousser. Dans certains pays, comme aux Etats-Unis, les lobbyistes ont susurré dans l'oreille complaisante des multinationales du traitement des eaux usées de compresser les boues récoltées pour leur donner la forme de petites galettes et de les renommer "nutrigalettes" car elles contiennent effectivement, en plus des dangereux métaux lourds, des résidus organiques qui ont des propriétés d’engrais.

L’objectif est clairement de permettre à ces multinationales de se débarrasser des boues encombrantes en réduisant les phénomènes de résistance dans la population. L'appellation boues d'épuration, trop honnête à leurs yeux, rappelant trop la véritable nature du produit, c'est-à-dire les pollutions dont l’eau a été débarrassée, est avantageusement remplacée par le nom nutrigalettes, coupant ainsi le lien entre l’origine et le produit final. Le nouveau nom permet donc de rassurer l’opinion, d’endormir la conscience du citoyen et sa faculté d’indignation face à un produit de cette nature répandu parmi les légumes qu’il va manger.

Il est des questions dérangeantes. Comment la firme Nestlé, par exemple, est-elle parvenue à tuer de l’intérieur une campagne contre le lait en poudre pour les bébés du Tiers-Monde. Ou pourquoi la présidente de l’Association des mères contre la conduite en état d’ivresse a-t-elle été embauchée par une association de producteurs d’alcool opposée à des lois favorables aux alcootests ?

Plus fort encore, certaines sociétés de relations publiques montent des associations bidon. Comme l’Alliance nationale des fumeurs (3 millions d’adhérents), financée par le lobby du tabac, et censée défendre la liberté de s’empoisonner. Ou comme la Coalition pour la liberté de choix en matière d’assurance-santé, une émanation des compagnies d’assurance privée et du lobby pharmaceutique chargée, en son temps, de tuer dans l’œuf la réforme santé de Clinton et qui a récidivé récemment contre Obama.  

On le devine, l’objectif suprême d’un industriel – ou d’un politique – est de pouvoir contrôler directement l’information produite par les journalistes. Rien de plus facile aujourd’hui avec les "kits de reportage" : des milliers de sujets, réalisés par différents lobbys, livrés gratuitement aux chefs des télés. Et ça marche ! Par flemme, par conviction ou pour réduire les coûts, beaucoup acceptent de publier régulièrement tout ou partie de ces publi-reportages maquillés. Une méthode qui devrait toutefois faire sourire Bouygues, Dassault et Lagardère. Eux ont préféré acheter carrément les trois quarts des médias français.

Face aux entreprises, le citoyen-consommateur détient pourtant un énorme pouvoir qu'il soupçonne hélas à peine, celui de choisir de consommer ou non tel ou tel produit. Mais c'est sans compter sur les industriels, trop conscients que ce choix est "trop dangereux" pour être laissé au seul bon vouloir du citoyen. La parade a donc été organisée pour "guider" les choix des citoyens par le biais d'agences de lobbying adéquates priées de jouer le rôle de conseiller "éclairé" afin de fournir les explications circonstanciées sur ces sujets trop complexes que sont le nucléaire, le tabac, les OGM, la santé, etc.

Désormais, les agences de lobbying sont au service des centrales nucléaires, de l’industrie agroalimentaire, des fabricants de pesticides, de l'industrie du tabac, du lobby pétrolier, de l'industrie automobile, etc., qui dépensent chaque année des milliards de dollars en rémunération des services rendus par les propagandistes se dévouant à la "fabrication du consensus".  Elles sont partout où le combat peut efficacement être mené et bien peu de gens savent jusqu'où elles sont capables de s'infiltrer !

Voici quelques chiffres pour éclairer votre lanterne.

Selon le commissaire chargé des affaires administratives, de l'audit et de la lutte anti-fraude, Siim Kallas, "on compte actuellement environ 15 000 lobbyistes à Bruxelles (consultants, avocats, associations professionnelles, entreprises, ONG) qui tentent d'influencer les fonctionnaires de la Commission et les députés européens".

Près de 2.600 groupes d'intérêts spéciaux ont un bureau permanent à Bruxelles et génèrent entre 60 et 90 millions d'euros de recettes par an.

En clair, la très grande majorité (pour ne pas dire la totalité) des décisions prises par les commissaires ou les députés sont dictées ou livrées clés en main par les entreprises ou groupes de pressions.

Mais qu'en pensent nos chers élus ?

L’eurodéputé finlandais, Alexander Stubb, auteur d'un rapport sur le lobbying, n’en fait pas mystère et affirme que "les lobbyistes jouent un rôle essentiel dans le travail effectué par les eurodéputés et que le processus de prise de décisions politiques que ceux-ci mènent serait très médiocre sans leur contribution". Il  ajoute que ce rapport assure une égalité de traitement des lobbyistes et améliore la transparence.

Dans le Livre vert de la commission européenne (2006), on peut lire ceci :

« Aux fins du présent livre vert, on entend par "lobbying" toutes les activités qui visent à influer sur l’élaboration des politiques et les processus décisionnels des institutions européennes. »

« Le lobbying est une activité légitime dans le cadre d’un système démocratique. »

« Les lobbyistes peuvent contribuer à attirer l’attention des institutions européennes sur des questions importantes. Dans certains cas, la Communauté offre un soutien financier, afin de veiller à ce que les opinions de certains groupes d’intérêt puissent être exprimées de façon satisfaisante au niveau européen (les intérêts des consommateurs, des citoyens souffrant de handicap, des intérêts écologiques, etc..). »

Hum ! Le parlement européen ? J'en donnerais bien la définition suivante : Une simple chambre d’enregistrement des demandes lobbyistes.

Au moins, nous sommes rassurés par la qualité des élus qui sont en charge des affaires de l’Union !!! Et on continue à vouloir nous faire croire à la démocratie européenne. Un mensonge de plus !

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4 mai 2011 3 04 /05 /mai /2011 04:26
Christian Soleil par Olivier Radix
Christian Soleil par Olivier Radix
Mercredi 8 août 2001. Tottenham Hale, Cheshunt, Broxbourne, Harlow Town, Bishops Stortford, Stansted Mountfitchet, Eisenham, Newport, Audley End, Great Chesterford, Whittelsford, Shellford, Cambridge. Le ciel bleu est parcouru de nuages blancs et le train fend l’air frais du matin. J’ai terminé avant de partir, plus tôt que prévu, la relecture et les corrections du livre sur Hervé Guibert. Je souhaite juste reprendre les dernières lignes de la postface.
 
Arrivée à Cambridge. Café au buffet de la gare. Nous remontons Hills Road et Regent Street jusqu’au centre ville. A l’office du tourisme, une jeune fille nous réserve une double bedroom dans une guesthouse de Warkworth Terrace : Warkworth House. Pour s’y rendre, on s’éloigne à peine du centre, on traverse une immense pelouse baptisée Parker’s Piece. Notre hôtesse est une anglaise entre deux âges, tonique, chaleureuse, efficace.
 
Grantchester est un petit village situé à deux miles à peine de Cambridge. Pour s’y rendre, il suffit de longer la rivière Cam vers le sud. On peut aussi s’y rendre par la route, ou encore, c’est plus pittoresque, louer une de ces barques que l’on mène ensuite à la rame ou en poussant sur le lit de la rivière avec un de ces grands bâtons qu’on voit aux gondoles vénitiennes. Un sentier serpente à travers les prairies, les bocages et l’ombre des vergers, tantôt étroit, tantôt s’élargissant, tantôt sinueux, tantôt tranchant à travers les herbes. Le vent y souffle souvent fort mais une haie généreuse protège le promeneur des tempêtes de l’été anglais. Vous y croisez des gens qui vous saluent avec un sourire. Des odeurs d’herbes, de fleurs, de terre, quelquefois de pluie montent du sol. L’été on cueille des mûres, des groseilles et des baies. Des canetons voguent sur la surface tranquille de la rivière Cam, sortent parfois de l’eau en colonie, s’ébrouent, passent leur chemin non sans une certaine arrogance, sauf les plus petits qui paniquent et pressent le pas à l’approche de toute silhouette humaine ou animale.
 
A l’entrée dans Grantchester, le sentier se faufile entre une bâtisse rurale du XIXe siècle et une auberge appelée The Green Man, qui déploie sa terrasse de tables en bois à l’ombre de ses pommiers et de ses noyers centenaires. La première image que donne Grantchester est celle d’un lieu qui n’aurait jamais changé, qui resterait aujourd’hui tel que Rupert Brooke le connut, l’habita et le chanta dans ses poèmes nostalgiques et un brin chauvins...
 
«I only know that you may lie
Day long and watch the Cambridge sky,
And, flower-lulled in sleepy grass,
Hear the cool lapse of hours pass,
Until the centuries blend and blur
In Grantchester, in Grantchester...»
 
Le sentier vient mourir sur Mill Way, une route sinueuse qui se faufile entre les cottages, les fermes réhabilitées en résidences secondaires par des londoniens (forcément) aisés, les maisons à toits de chaume, les pubs et les auberges aux noms pittoresques : Blue Bell, The Green Man, The Red Lion, The Rupert Brooke. Car la postérité du poète a aussi, depuis 1970, insvesti une auberge -- l’ancienne The Rose and Crown --, une bâtisse vieille de trois siècles, à la façade couvert de fleurs et dont les salles intérieures, à la décoration lambrissée, très traditionnelle, regorgent de photos encadrées du jeune poète mort à la guerre de 1914-1918, avec ses amis du Grantchester Group, dont la plupart des membres allaient quelques mois plus tard intégrer le mouvement des Fabiens, et pour certains d’entre eux faire partie du groupe Bloomsbury autour de Virginia Woolf.
 
Au centre du village, l’église médiévale dresse sa silhouette trapue au-dessus du grand virage de Mill Way. Elle domine une grande pelouse ceinte par un mur de deux mètres de haut et plantée de tombes éparses, la plupart très anciennes. L’entrée de l’enceinte est marquée par un élégant monument à la gloire des morts de la première guerre mondiale recensés à Grantchester. Rupert Brooke y figure en bonne place, avec quinze de ses camarades moins renommés.
 
L’église ne date pas d’une seule période. Comme la plupart des églises anglaises, elle a subi de nombreuses modifications au cours des siècles, et l’essentiel de son histoire apparaît dans ses structures mêmes. De l’époque normande au XIXe siècle, ce sont à peu près tous les styles qui sont représentés, donnant au visiteur le sentiment ambigu que certes le temps passe, mais que rien ne disparaît vraiment puisqu’il en reste la trace. Les aiguilles de l’horloge repassent chaque jour sur trois heures moins le quart en souvenir de Brooke :
 
«... Oh ! yet
Stands the Church clock at te to three ?
Ans is there honey still for tea ?
 
Quelques mètres plus bas, sur la gauche, immédiatement après un nouveau virage, on passe une barrière métallique et on se retrouve dans un vaste verger célèbre dans le monde entier : The Orchard. Pour le promeneur qui arrive à Grantchester, prendre le thé à The Orchard fait partie des traditions établies. Tout a commencé en fait par un beau jour de 1898. Mrs. Stevenson, la propriétaire des lieux, logeait dans sa maison quelques étudiants de King’s College et d’autres écoles prestigieuses de Cambridge. Ces jeunes gens lui demandèrent si elle pouvait leur servir le thé à l’ombre des noyers de son jardin. C’est ainsi que fut lancé le Tea Garden. L’entreprise connut un succès croissant. Très vite, Mrs. Stevenson et ses assistants, qu’elle rémunérait à l’époque 25 pence par semaine, furent occupés à servir les clients de l’aube jusqu’au soir. Le miel pour le thé était fourni par des ruches voisines. Mais il n’y avait bien sûr pas que le thé. Après les fameux May Balls, ou bals de mai, qui marquaient la fin de la période universitaire d’été, les jeunes gens venaient en barque depuis Cambridge pour prendre leur petit-déjeuner à The Orchard.
 
Les repas y sont actuellement toujours servis d’une manière très proche de ce qu’elle pouvait être. La tradition s’est maintenue dans toute son authenticité. Les rejetons des meilleures familles britanniques hésitent toujours entre miel et confiture, et des couples chavirés, aux pieds endoloris, débarquent encore dans des tenues élégantes mais froissées pour les May Ball Breakfasts, qui restent un must local.
 
Mrs. Stevenson a été la première logeuse de Rupert Brooke quand il est arrivé à Cambridge après avoir quitté son Rugby natal. Le jeune étudiant de King’s College allait bientôt rayonner sur la ville dans les domaines de la poésie, du journalisme et de la politique. Toutes ses obligations lui menaient la vie dure, et Grantchester symbolisait face à ses engagements toujours plus nombreux et souvent presque boulimiques un havre de paix et de sérénité. Il logeait dans la chambre la plus proche de la route, et il tomba tout de suite amoureux du village : «Je suis dans une petite maison, écrit-il, une sorte de cottage, dirigée par une adorable vieille dame rondelette et marquée par le temps. Pour la tranquillité des lieux cependant, cela ne devait guère durer. Les amis de Rupert Brooke venaient de plus en plus fréquemment le rejoindre pour dîner et partager des conversations grandiloquentes et intellectuelles. Les clichés de l’époque aux contours quelque peu brunis montrent les silhouettes des Cornfords, Darwins, Oliviers, Raverats et Ka Cox, mais aussi Virginia Woolf, Lytton Strachey, E.M. Forster et Edward Thomas, sans oublier les frères Keynes, Geoffrey et John Maynard. Au bout de deux ans des «gens horribles» s’installèrent. Rupert Brooke investit alors The Old Vicarage, la maison d’à côté. Il continua d’y mener une vie idyllique : «Je me baigne tous les matins et quelquefois au clair de lune, je me fais amener mes repas (principalement des fruits) dehors, et je me réjouis de la longueur des jours.»
 
Dans la maison d’à côté, un jeune garçon demanda à son père pourquoi le jeune monsieur portait des cheveux longs : «Parce que c’est un poète.»
 
Rupetr Brooke ne devait jamais oublier The Orchard, ni le passage, quelques mètres plus bas, de la rivière :
 
«... The chestnuts shade, in reverend dream,
The yet unacademic stream...»
 
Au milieu du verger, le pavillon de bois où Rupert Brooke se réfugiait avec ses amis pour échapper aux terribles et interminables averses de l’été anglais se dresse toujours et conserve la même destination pour les clients de The Orchard. Nous prenons un thé dans cette construction de bois qui a l’air plus fragile qu’elle ne doit l’être en réalité. Puis nous sortons du verger par la barrière du fond, qui donne sur Mill Way, et poursuivons notre chemin jusqu’à la demeure qui jouxte immédiatement l’ancienne propriété de Mrs. Stevenson : The Old Vicarage. Cette maison fut la demeure «officielle» du vicaire du village jusqu’au milieu du XIXe siècle, où un le nouveau représentant de l’Eglise allait la trouver «trop petite et dans un très mauvais état.» Vendue alors à Samuel Page Widnall, elle vit son jardin aménagé de la manière qui devait tant enchanter Rupert Brooke. Widnall y donna des conférences sur l’histoire naturelle et les antiquités, il y prit ses premières photographies dès 1854, il y fabriqua une sorte de téléphone primitif et y bâtit même des productions théâtrales, et il écrivit sa fameuse Histoire de Grantchester, illustrée de ses propres photos et gravures et imprimée en 1875 entièrement par ses propres soins pour récolter des fonds destinés à la rénovation de l’église. En outre, ses maquettes du moulin et de l’église de Grantchester nous permettent aujourd’hui de retrouver l’état d’alors de constructions disparue ou modifiée.
 
Rupert Brooke s’installa à The Old Vicarage des années après la mort de Widnall. Son séjour y fut de courte durée puisqu’il resta moins d’un an, mais le charme du jardin romantique devait faire son oeuvre. Les noyers, la proximité de la rivière, le soleil d’été filtrant à travers les feuillages... des images qu’il n’oubliera jamais :
 
«... there the chestnuts, summer through,
Beside the river make for you
A tunnel of green gloom and sleep
Deeply above ; and green and deep
The stream mysterious glides beneath,
Green as a dream and deep as death.»
 
Rupert y étudie, il se baigne -- souvent nu et parfois avec Virgina Woolf dans la rivière ou dans l’étang du moulin plus connu sous le nom de Byron’s Pond parce que Byron lui aussi fut inspiré par Grantchester, il pédale quelquefois jusqu’aux villages voisins avec des pamphlets politiques pour Béatrice et Sydney Webb, et bien sûr il se réunit avec ses amis.
 
Les voyages à l’étranger et bientôt la guerre devaient l’en arracher, mais même à distance il continuait d’être préoccupé par l’avenir de The Old Vicarage. Il envisageait de racheter la demeure à son propriétaire après la guerre. Au bout du compte ce fut sa mère qui, ayant perdu ses trois fils, acquit la maison et l’offrit au proche ami de Rupert, Dudley Ward. La famille Ward y demeura jusqu’en 1979.
 
Je fais quelques photos de la maison, puis nous descendons vers l’étang du moulin, The Mill Pond ou Byron’s Pond, avant de rentrer par le sentier qui longe la rivière, accompagnés d’un beau soleil qui rend perceptibles les nuances de vert des peupliers, des platanes, des noyers, des prairies.
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