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20 décembre 2011 2 20 /12 /décembre /2011 22:00

 

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Londres célèbre le bicentenaire de Charles Dickens avec une excellente exposition sur "Dickens et Londres" au Museum of London, à deux pas du Barbican Centre.

 

Né le 7 février à Portsmouth en Angleterre en 1812, Charles Dickens est l’un des conteurs et écrivains des plus fameux. Il passa une enfance heureuse à Chatham au sein d’une famille modeste.


Malheureusement, alors qu’il rejoint son père, muté à Londres, il doit arrêter ses études pour des raisons financières. Les difficultés sont telles que la famille se retrouve en grande misère et que son père est emprisonné pour dettes. A tout juste douze ans, Charles Dickens se retrouve employé dans une simple fabrique de cirage. Cette nostalgie de l'enfance heureuse et pure, cette obsession de la faim et de la pauvreté sont des thématiques et de réels sentiments qui se retrouveront dans son œuvre.

Quelques temps après, Charles Dickens entreprend tout de même trois années d'études et entre ainsi dans un cabinet juridique au service d’un avoué. Friand et passionné de littérature et de lectures en tout genre, il trouve une place en tant que sténographe dans une revue. En 1833, il fait ses débuts d’écrivain dans divers journaux et magazines de contes dans les quartiers populaires de Londres. C’est en 1836, que son premier livre de contes et autres pièces intitulées Les Esquisses de Boz (Boz étant son pseudonyme) paraît. Dès 1837, il commence à révéler son talent avec Les Aventures de M. Pickwick, son succès est immédiat. Entre écriture et grands voyages, Charles Dickens est prolifique et inspiré. C’est à cette même époque qu’il se marie avec une certaine Catherine Hogarth. Pratiquement tous les romans de Charles Dickens seront publiés de façons mensuelles ou hebdomadaires.

On lui connaît aujourd’hui une grande qualité et quantité d’ouvrages, on citera, entre autres bien sûr : La Maison d'Âpre-vent ; Le Conte de Deux Cités ; Oliver Twist (1837-1839) ; Les Mémoires de Joseph Grimaldi (1838) ; Le Pendule de Maître Humphrey (1840-1841) ; Le Magasin d’Antiquités (1841) ; Le Célèbre Conte de Noël ; Notes Américaines (1842) ; Un Chant de Noël (1843) ; Les Carillons (1844) ; Le Grillon du Foyer (1845) ; La Bataille de la Vie (1846) ; David Copperfield (1849-1850) ; Le Pauvre Voyageur (1858) ; Message Venu de la Mer (1860) ; Les Grandes Espérances (1851) ; Notre Ami Commun (1864-1865) ; L’Abîme (1867), etc.

En pleine gloire, il se sépare de sa femme et devient à ce qu’on dit « le baladin national et international de l'Angleterre » car il fait alors des lectures à travers le monde : en Angleterre, en France et même aux Etats-Unis. Surmené et très nerveux, Charles Dickens ne se ménage pas et sa santé en pâtit. Le 9 juin 1865, il a un terrible et grave accident de chemin de fer qui le diminue physiquement. Le même jour, cinq ans plus tard, il meurt à Gadshill, un 9 juin 1870 exactement. Il est inhumé avec les honneurs à l’abbaye de Westminster. Son roman, Le mystère d'Edwin Drood ne sera jamais achevé…

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19 décembre 2011 1 19 /12 /décembre /2011 20:43

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A Tokyo, les fêtes se préparent « autrement ». Après le séisme, la vie a repris son cours au Japon, mais pas tout à fait de la même façon. La vie personnelle et les relations humaines ont pris le dessus sur le travail effréné, et la famille est au centre de toutes les préoccupations. Cette année, les fêtes auront une résonance différente.

Depuis mars dernier, la vie n'est plus tout à fait la même à Tokyo. Le choc passé, il a bien fallu se réorganiser. Mais que l'on ait été touché de près ou de loin par la catastrophe, le sentiment que les choses ont dès lors totalement changé s'est inscrit dans tous les esprits. Désormais, le travail n'est plus la valeur phare. D'ailleurs, il est aujourd'hui rare de voir les plus acharnés des workaholics tokyoïtes quitter leur bureau après 20 heures, ce qui équivaut là-bas à vraiment profiter de ses soirées. Une réelle micro-économie faite d'entraide et de compassion s'est créée, et le temps où l'on se croisait sans s'envisager semble bien éloigné. Une véritable vague de non-consommation s'est en prime emparée de ce pays que les Occidentaux considèrent souvent comme un eldorado du shopping. Plus question ici de dépenses à outrance. Cela serait par trop indécent. Pourtant, les commerçants affichent des décorations et des vitrines encore plus belles qu'à l'accoutumée et rivalisent de petites attentions charmantes, non pas pour séduire, mais plus que toute autre chose, pour faire plaisir. Alors que les rues résonnent de « Jingle Bells » familiers, on voit en prime fleurir partout des messages d' espoir, des banderoles affichant des vœux de bonheur et des pancartes revendicatives écrites en anglais pour être comprises de tous. A côté des intemporels « Stop the war » ou « Love and Peace », elles clament souvent un rejet certain du nucléaire : « Nuke free ! »

Au Japon, les fêtes sont traditionnellement dédiées à la famille et il est certain que cette année, celle-ci, qui est devenue encore davantage une valeur-refuge, fera carton-plein. Comme toujours, les enfants, porteurs d'avenir, seront les rois exclusifs de Noël. Le 1er janvier, ils seront comme toujours gratifiés de pièces de monnaie, peut-être encore plus nombreuses cette fois, afin qu'ils puissent s'offrir les petites choses qui leur font envie. Mais l'heure sera aussi à la célébration. Pendant les trois derniers jours de décembre, les femmes prépareront ou achèteront les fameux « osechi », ces immenses bento remplis de viande, de poisson et de légumes que l'on déguste en famille les trois premiers jours de l'année. De quoi se retrouver et partager, au moment d'aborder 2012, année du tigre, que l'on souhaitera belle, heureuse et sans heurts à tous les Japonais.

Si Noël est une fête chrétienne, elle est cependant célébrée au Japon. Les enfants sont bien sûr les rois de l’instant, et les boutiques de jouets comme la célèbre Hakuhinkan, à Ginza, regorgent de trésors. Les illuminations sont encore plus belles qu’à l’accoutumée, pour donner à tous un sentiment de joie.

La marque de cosmétiques Shiseido est une véritable institution, omniprésente au Japon. Ses magasins et points de vente sont légion, tandis que son adresse phare regroupe en un même immeuble boutiques, pâtisserie, restaurants, galerie d’art. Pour les fêtes, ses tables sont somptueuses et ses fameux « brandy cakes » s’arrachent, comme ses chocolats imitant des palettes de fard.

Au Japon, le paquet-cadeau est un art, et l’emballage compte bien souvent davantage que le contenu lui-même. Des boutiques spécialisées vendent ainsi de splendides papiers.

Les fêtes seront l’occasion de délicieux repas, accompagnés des petits pains de la célèbre boulangerie Kinuraya. Avant de commander son « osechi » (le bento géant de fin d’année), on peut déjà juger sur pièces dans les vitrines des magasins d’alimentation. Mais inutile de tenter le hold-up culinaire, ces mets alléchants sont… en cire.

Le sourire semble être revenu sur les visages, et les enfants sont au centre de toutes les attentions. Les femmes sont désormais très organisées. Pour qu’elles ne soient plus jamais prises au dépourvu, dans leurs grands sacs amples et pratiques, tout un nécessaire de survie est préparé.

« Joyeux Noël », « Bonne année », messages d’espoir en tout genre et revendications, les rues parlent à Tokyo.

2011.

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16 décembre 2011 5 16 /12 /décembre /2011 23:57

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Duncan Grant - Selfportrait

 

 

Duncan James Corrowr Grant was a painter and decorative artist.  He was born in his family's ancestral home, The Doune, at Rothiemurchus, near Aviemore, on 21 January 1885, the only child of Major Bartle Grant and his wife, Ethel McNeil. His early years were spent in India and Burma, where his father's regiment was stationed; he returned to England in 1893, to attend Hillbrow preparatory school, Rugby, where he first met Rupert Brooke, received lessons from an art teacher who aroused his interest in Japanese prints, and was thrilled to discover the work of Edward Burne-Jones. (‘For years I would ask God on my knees at prayers to allow me to become as good a painter as he’ (Spalding, 13).) In 1899 he became a day pupil at St Paul's School, living for most of this period with his cousins the Stracheys—his aunt Jane Maria Grant having married Richard Strachey (1817–1908). This proved the more significant educational experience. Not only was Lady Strachey an engaging, original, and energetic personality, but her numerous children, in particular Philippa, Lytton, Margery, and James, provided Duncan Grant with an intelligent and very cultivated milieu.

 

His background gave Grant access to the world of high Victorian art. As a boy he accompanied Lady Strachey to the studios of certain eminent artists on ‘picture Sunday’; as a young man he attended one of Sir Lawrence Alma-Tadema's at-homes. Lady Strachey, perceiving that he gained little from St Paul's, had agreed with his parents that he should leave school early and study at the Westminster School of Art. He did so, also travelling in Italy in 1902 and 1903. His understanding of what it meant to be an artist was developed further when in 1903 his cousin Dorothy Strachey married a French painter, Simon Bussy, who enjoyed friendship with Matisse. On coming of age Grant used a £100 legacy from another aunt, Lady Colvile, to study for one year (1906–7) in Paris, at Jacques-Emile Blanche's La Palette. While there he copied Chardin in the Louvre and ignored, or remained unaware of, the controversy caused by the Fauves. Thus, though an art student in Paris during one of the most revolutionary moments in the history of painting, he continued, for some years yet, to paint with sober colours and formal restraint. A fine example of his early work is his portrait of James Strachey (Tate collection).

 

On his return to London, Grant began working on his own. He went often to concerts and the theatre, and was frequently in the company of his friends. A brief affair with his cousin Lytton Strachey gave way to a more significant relationship with Maynard Keynes, who was attracted, like many others, by the originality of Grant's mind and by his good looks. As a near neighbour of Virginia Stephen (later Woolf) and her brother Adrian, with whom he also had an affair, Grant swiftly became a central figure within the Bloomsbury group, despite the fact that he lacked the Cambridge education shared by all the other male participants.

The turning point in Grant's career came in 1910, when he responded to the implications of a French post-impressionist exhibition which Roger Fry had mounted at the Grafton Galleries in London. He rid himself abruptly of all the pictorial conventions that had previously governed his art and experimented with an expressive handling of line, colour, and form. Rupert Brooke, in his review of the Second Post-Impressionist Exhibition of 1912–13, observed that Grant was ‘roaming … between different styles and methods’ (Spalding, 127). Although this continued to hold true of his work for some time yet, his daring innovations quickly earned him a leading position among avant-garde artists in Britain. His eclectic sensibility derived ideas from many sources, which he employed with great imaginative freedom. His most surprising work is his Kinetic Abstract Scroll (Tate collection), produced during August 1914. Composed of abstract blocks, grouped in repeated clusters which rise and fall, it was intended to be viewed, like a film, through an aperture, as it was wound past. Grant wanted it to be accompanied by music and specified a slow movement from one of Bach's Brandenburg concertos. This upholds the solemnity of this work, which is rare in Grant's output.

When Roger Fry founded the Omega workshops in 1913, in the hope that the new sense of colour, design, and rhythm animating post-impressionism would spill over into the decorative arts, Grant agreed to become, with Vanessa Bell (1879–1961), a co-director. He received welcome remuneration for his designs and quickly proved to be an able, original decorator, owing to his nervous, highly personal brushwork and his witty and lyrical invention. He is well represented in the Courtauld Institute collection of Omega items. While working closely together in the lead up towards the opening of the workshops, Grant and Bell moved into an intimate relationship which also marked the onset of an aesthetic partnership. Hitherto Grant's passions had been engaged almost always by members of his own sex and, although this essential aspect of his sexual nature never ceased to affect him, his union with Bell, and his friendship with her husband, played a determining role in the conduct of his life. It was Vanessa Bell who sustained and assisted him in his resolution not to fight in the First World War, making a home for him and David Garnett, first at Wissett Lodge in Suffolk, then at Charleston, at Firle, in Sussex, where he undertook farm work until the end of the war. In 1918 Bell bore Grant a daughter, Angelica, who some twenty years later married David Garnett. Despite various homosexual allegiances in subsequent years, Grant's relationship with Vanessa Bell endured to the end; it became primarily a domestic and creative union, the two artists painting side by side, often in the same studio, admiring but also criticizing each other's efforts. They also continued to work in partnership on many decorative schemes after the Omega closed in 1919.

 

Ironically, Grant, who became greatly admired as a colourist, produced some of his most integrated compositions immediately after the First World War, when he adopted, temporarily, a sombre, low-toned palette. This work is also characterized by a search for ‘solidity’, a term often used in Roger Fry's criticism of that period. There was never any serious return to abstraction, though his palette regained a richness and brilliance. This, combined with his painterly fluency, helped bring him to the zenith of his popularity in the 1930s. In 1935 both he and Vanessa Bell accepted commissions to paint decorative panels for the new Cunard liner, RMS Queen Mary. Grant's stylized figures did not fit with the more lightweight aesthetic found elsewhere in the ship, and their rejection was the cause of a small scandal. He continued, however, to accept decorative commissions, such as the Russell chantry, which he painted in the 1950s for Lincoln Cathedral. Equally, if not more, significant are the decorations in Berwick church, Sussex, a commission which Grant shared with Vanessa Bell and her son and their daughter, Quentin and Angelica. The unaffected simplicity of these decorations is in keeping with the character of the small church and enables them to fulfil their purpose. This work was carried out during the Second World War at Charleston, which had once again become Grant and Vanessa Bell's permanent home, and remained so from then on. The main part of the work for Berwick church was completed in 1943. In 1941 Grant had been made royal designer for industry for his work on printed textiles.

 

After the return to peace in 1945 the most significant development in Grant's life was his encounter in Piccadilly with Paul Roche. A young Catholic, Roche at first kept from the older man the fact that he was training for the priesthood, a career he eventually abandoned. He shared Grant's pied-à-terre in London, posed for many paintings and drawings, and formed a lasting relationship with the painter, despite their difference in age and the fact that by the late 1950s Roche had married, moved to America, and had five children, one illegitimate.

 

During this period Grant's reputation as an artist declined and he had difficulty selling his pictures except at very low prices. In 1961 Vanessa Bell died and he was left to live alone at Charleston, with the loyal housekeeper, Grace Higgens, and her husband. He was a forgotten figure by all but a few friends until the late 1960s, when he was rediscovered by a younger generation. He enjoyed friendship with Lindy Guinness (later Dufferin), whom he encouraged to paint; he also attracted the interest, support, and friendship of the Tate curator Richard Morphet and the art historians Richard Shone and Simon Watney; and his career and reputation were regalvanized by the art dealer Anthony d'Offay, whose promotion of Grant helped fertilize the joyous relaxation that informs his late work. He had welcomed the return of Paul Roche and his family to England after Vanessa Bell's death, and in his final years spent much time in Roche's company. Throughout this and all periods of his artistic life painting remained as essential to his well-being as breathing, and he continued to work up until a few days before his death.

 

Grant is assured of his place in British art history as an innovator of great talent, as an accomplished decorator, and as a painter of large though unequal achievement. At his best, he orchestrates a subtle, often mellifluous and sonorous arrangement of colours and forms, frequently weaving into his work allusions to other artists within the western European tradition of which he was a proud and sensitive inheritor. As a man he was distinguished by great personal beauty and an uncommon sweetness of character; no one who met him could fail to be impressed by his gentle dignity and his faintly ironical vivacity. His enthusiastic generosity as a critic of other artists' work derived from a firm conviction that, of all human activities, painting is the best. He died in Paul Roche's home, at The Stables, Aldermaston, on 8 May 1978.

 

Christian Soleil publishes a life of Duncan Grant : "Mémoires de Duncan Grant, Un Highlander à Bloomsbury", Société des Ecrivains, Paris, 2011, 266 p. 22 euros.

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14 décembre 2011 3 14 /12 /décembre /2011 05:53

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Le dernier souffle de Léonard de Vinci

Le dernier souffle de Léonard de Vinci

De Christian Soleil - éditions Edilivre - 2011 - 19 euros - 154 pages

Christian Soleil s'inscrit ici dans le genre de ce qu'on appelait du temps de Vasari "una vita", tradition qui remonte à Plutarque, plus loin aux Grecs. Léonard de Vinci apparaît devant nos yeux dans une clarté d'homme, de créateur, d'artiste renaissant avec une fraîcheur et une désinvolture qui le sortent des brumes de son mythe et de sa légende, et qui nous bouleversent et nous émerveillent.

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7 décembre 2011 3 07 /12 /décembre /2011 03:51

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Amy Winehouse à Londres

 

Quatre mois après le choc de sa disparition, un album posthume fait resurgir la chanteuse solaire et romantique derrière l’icône tragique et trash. Critique et écoute.

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. Mais la sobriété peut tuer. C’est la leçon tragi-comique que l’on peut tirer de la mort d’Amy Winehouse. Fin octobre, les enquêteurs ont rendu leurs conclusions : le 23 juillet, la chanteuse a succombé à une consommation excessive d’alcool alors qu’elle était en sevrage. C’était le passage de la comète Amy (1983- 2011). Elle a traversé le ciel en zigzag, du coup un peu plus bleu, puis est partie à 27 ans avant qu’on ait eu le temps de lui dire qu’on l’aimait, back to black pour l’éternité. Plus personne ne la forcera à partir en détox, non, non, non.

Amy Winehouse était entrée dans l’inconscient collectif de la culture pop en 2007, avec ce refrain sale gosse et autobiographique de la chanson Rehab : “They tried to make me go to rehab/ I won’t go go go”. A part ça, qu’a-t-on retenu de la plus petite (1,57 m) grande chanteuse des années 2000 ? Une silhouette de Betty Boop sousalimentée, belle et rebelle comme un tatouage sur le bras d’un taulard. Une voix de chat de gouttière qui aurait croqué une souris ivre. Les clichés terribles d’une vie vraiment trop rock’n’roll.

Depuis le succès phénoménal de l’album Back to Black – la comète au zénith –, on avait surtout suivi ses frasques, sa déchéance, son addiction – les images pathétiques de pocharde hagarde, les concerts annulés ou sabotés par une diva divagante… Ça, c’est le refrain. Mais dans Rehab, on a eu tort d’oublier le premier couplet, celui qui disait : “Je serais mieux à la maison avec Ray (…) Il n’y a rien que tu puisses m’enseigner que je ne puisse apprendre de M. Hathaway.

Qui sont donc ces messieurs Ray et Hathaway qui paraissaient valoir tous les médecins aux yeux d’Amy Winehouse ? Le premier, c’est Ray Charles et le second, Donny Hathaway. Deux géants de la soul américaine, deux voix, profondes et satinées, de guérisseurs auprès desquels il est toujours bon de chercher refuge.

Ces dernières années, pas grand-chose ne nous a été épargné de l’intimité déglinguée d’Amy Winehouse. Mais nous, on aurait aimé savoir si elle chantait sous la douche, quel disque elle mettait quand elle allait mal et si elle allait mieux après. Parce que c’est tout ça qu’on entend dans les chansons et la voix sans fard d’Amy : un amour pur, absolu et sans conditions de la musique, aussi vital qu’une bouée de sauvetage, ou une autre addiction.

Après sa disparition, on a continué à lire et entendre des choses inconséquentes et exagérées sur son compte. Forcément plus grande morte que vivante, elle aurait donc accédé au statut d’icône éternelle, Billie Holiday du XXIe siècle, naissance d’un culte et tout le bla-bla nécrologique habituel. Des costumes de star immortelle, beaucoup trop grands pour elle, elle qu’un rien habillait. Amy Winehouse n’est ni Aretha Franklin ni Nina Simone. Une voix exceptionnelle, oui, mais avec l’ambition et le plan de carrière d’une chanteuse de bar, d’une fille normale sur qui le succès serait tombé comme on gagne au Loto. Son truc à elle, c’était juste se défoncer la tronche et chanter à l’ancienne, le plus honnêtement possible, pour se faire du bien, pour soulager son coeur, comme on chiale un bon coup. La production rétro de ses deux albums indique qu’elle ne chantait pas pour la postérité mais plutôt par nostalgie d’un âge d’or fantasmé de la musique pop – les années 50-60, le jazz, la soul, les rythmes jamaïcains des origines. Toutes ces musiques des Amériques qui depuis un demi-siècle ont trouvé une terre d’asile en Angleterre.

Son compagnon de débauche, Peter Doherty, ne veut plus rentrer chez lui parce qu’il pense que sa maison londonienne est hantée par le fantôme de son ancienne copine. Ça ne fait qu’à moitié rigoler. Parce que de son vivant déjà, Amy était un fantôme, un médium, un anachronisme, une voix de jadis et d’ailleurs habitant le corps menu d’une jeune femme d’aujourd’hui, sans doute aussi mal dans sa peau que dans son époque. Amy était un juke-box humain. Ou une éponge à musique. Ou un coup d’éponge sur le juke-box. Et ce n’est pas le posthume Lioness: Hidden Treasures, sa troisième sortie, qui va nous prouver le contraire.

Ce disque n’est pas un nouvel album d’Amy Winehouse, plutôt un compromis entre une compilation de raretés et un embaumement. Et ce n’est certainement pas une collection de demos, de versions brutes ou de fonds de tiroirs – aux dernières nouvelles, il existerait une douzaine de chansons inédites à l’état d’ébauche mais leur sortie n’est pas prévue.

Sur Lioness: Hidden Treasures, la voix d’Amy a été enregistrée de son vivant. En revanche, une partie de la musique et la production sont post-mortem, avec beaucoup de choeurs, de cordes et de suavité, comme une version panoramique et somptueuse de la variété soul orchestrée de la fin des années 60, comme si Amy Winehouse avait supervisé ce disque depuis le paradis, où tout va bien, où tout est clair, doux et harmonieux. C’est de la belle ouvrage, parfois un brin pompeuse mais digne.

Le disque a été réalisé par Salaam Remi et Mark Ronson, des hommes de confiance. L’Américain Salaam Remi, producteur de hip-hop (il a notamment travaillé avec les Fugees), a enregistré Frank, le premier album de Winehouse. Mark Ronson, DJ hip-hop anglais, a produit Back to Black (puis travaillé avec Lily Allen). En accord avec la famille de la défunte, ils se sont plongés fissa dans leurs archives pour en tirer une sorte de time line musicale, d’album photos retouché.

La chanson qui ouvre l’album est une reprise de Our Day Will Come, romance enregistrée en 1963 par les très oubliés Ruby & The Romantics, groupe primo-soul de l’Ohio. Le genre de chanson que l’on doit encore trouver en 45t dans quelques vieux juke-box anglais. Un tube, interprété plus tard par Cher, Isaac Hayes ou les Carpenters. Mais la version d’Amy Winehouse est coulée dans le moule de celle des Heptones, pionniers jamaïcains du rock-steady et du reggae. Et c’est une merveilleuse entrée dans Lioness: Hidden Treasures, languide et solaire, simple et légère, qui dédramatise complètement le sujet.

Le morceau le plus ancien date de 2002 : c’est la première chanson d’Amy enregistrée par Salaam Remi, une version de The Girl from Ipanema plus solaire que scolaire. La chanteuse, alors âgée de 18 ans, s’amuse, folâtre avec ce classique de la bossa-jazz. Le morceau le plus récent a été enregistré en mars 2011 aux studios Abbey Road de Londres avec le vénérable crooner Tony Bennett pour son album de duos. Ce Body & Soul, autre immense classique du jazz, arrangé à l’ancienne, Amy le chante d’une voix comme du velours humide, râpeuse et nonchalante, avec une classe hors d’âge. C’est son dernier enregistrement connu.

Ces deux chansons sont ce qu’on peut appeler de vieilles scies, des incontournables du répertoire, presque des exercices de style pour chanteuse de jazz. Bien que portée sur la bouteille, Amy Winehouse n’aimait pas le pastiche. Ces chansons rebattues, elle les traite comme les autres, les interprète comme les siennes, avec la même spontanéité gouailleuse.

La dernière chanson totémique, qui clôt Hidden Treasures, est A Song for You : une reprise de Leon Russell popularisée par Donny Hathaway, arrangée quasi trip-hop, qu’Amy chante (en 2009) au bout du rouleau, au bord des larmes et du précipice. Paroles prémonitoires et justes : “Et quand je serai partie/Souviens-toi de nous/ Nous étions seuls et je chantais cette chanson pour toi”.

Sinon ? Des versions de Valerie, Tears Dry et Wake up Alone (qu’on retrouve plus enlevées sur Back to Black), un Halftime de 2002 avec Questlove des Roots à la batterie (Amy projetait de monter un groupe de jazz avec lui), un Like Smoke à moitié réussi, sur lequel Salaam Remi a invité Nas à rapper, un peu trop vite et hors-sujet. Au final, ce disque très romantique est une bonne surprise et un soulagement. Il s’écoute d’une traite et en longueur, comme on s’immergerait dans un bon bain fumant. Hidden Treasures, trésors cachés… Ils auraient pu mettre le titre au singulier. Parce qu’en dépit de ses ventes de disques, de sa gloire mondiale et de la surexposition médiatique de ses dérives, Amy Winehouse donnait l’impression d’être le vrai trésor caché de son histoire, oubliée au fond du bar, chantant d’abord pour ellemême après l’heure de la fermeture.

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1 décembre 2011 4 01 /12 /décembre /2011 15:02
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Christian Soleil - Londres - 2011
Michel Durafour
Michel Durafour - Saint-Etienne, 2008.

La Trace de l'Aigle dans les cieux

Le pari de cet ouvrage est original et consiste à révéler l'homme qu’était Michel Durafour, à travers les éclats de citations choisies au cœur même de son œuvre (courts extraits, aphorismes, etc.). Ces extraits construisent en filigrane un portrait impressionniste : des lignes émergent souvent complexes, intriquées, contradictoires. Chacun y lira la diversité et la prolixité d'un esprit curieux, aiguisé, à vif, sans cesse attaché à jeter de la lumière sur les ombres.

Biographie de Christian Soleil

L’auteur, Christian Soleil, a déjà publié plus d'une centaine d'ouvrages dans les genres les plus divers : romans, essais, ouvrages historiques, biographie. Il consacre une partie importante de ses ouvrages à Michel Durafour, ancien député-maire de Saint-Etienne, ancien sénateur de la Loire, ancien ministre de Valéry Giscard d'Estaing, ancien ministre d'Etat de François Mitterrand, qui mit entre parenthèse sa carrière littéraire pour suivre un destin politique.
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22 novembre 2011 2 22 /11 /novembre /2011 02:14

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Autoportrait de Duncan Grant

 

  lChristian Soleil sur la tombe de Duncan Grant  

  Christian Soleil sur la tombe de Duncan Grant à Firle, Lewes, East Sussex

 

 

 

Christian Soleil publie "Mémoires de Duncan Grant, un Highlander à Bloomsbury (avec Virginia Woolf, Maynard Keynes, Lytton Strachey et le groupe de Bloomsbury)" aux éditions Société des Ecrivains.

 

Après dix années de recherches et d'interviews sur le territoire britannique, à Londres, dans le Sussex, en Ecosse, à New York, mais aussi dans toute l'Europe et au-delà, Christian Soleil, biographe de nombreux artistes et personnalités politiques, livre son premier tome des mémoires apocryphes du peintre phare du groupe de Bloomsbury. Agrémenté d'une préface d'Angelica Garnett, la fille de l'artiste, suivi de la traduction par Christian Soleil d'une interview de Duncan Grant par Quentin Bell retranscrite préalablement en anglais dans un ouvrage de l'excellent historien d'art et attachant Simon Watney, ce premier tome retrace les années 1885 à 1918, c'est-à-dire de la naissance de Duncan Grant à la naissance de sa fille Angelica.

 

Ce livre est la lettre post-mortem d'un homme à sa fille. Cet homme, Duncan Grant, écrit pour expliquer ce que fut sa vie. Son enfance passée dans la campagne anhlo-saxonne (à Rothiemurchus, dans les Highlands écossais), ses relations amoureuses complexes et anticonformistes, son amitié avec les grands artistes de l'époque, dont Virginia Woolf, Lytton Strachey, Picasso et tant d'autres, et tous les événements, rencontres, ou instants qui marquèrent son parcours esthétique.

 

Rien n'a plus d'importance pour lui que de saisir ce qu'il voit -- une lumière, un mouvement, un regard -- guidé qu'il est par le sentiment que "rien n'est permanent, sauf l'instant présent".

 

Pour cette biographie, Christian Soleil a eu l'idée originale de laisser le peintre se racoter dans une lettre fictive. Un moyen habile de se glisser dans l'intimité du sujet, d'être au plus près de ses pensées et sentiments tout en explorant son rapport vital à l'art. Une découverte du personnage de Duncan Grant mais aussi du groupe de Bloomsbury, aux moeurs libérées.

 

 

 

 

 

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20 novembre 2011 7 20 /11 /novembre /2011 03:29

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Julian Bell dans les années 1930

 

 

 

Extrait d'un ouvrage de Christian Soleil à paraître en 2012 : "Le neveu de Virginia Woolf - Entretiens avec Julian Bell"

 

Les fées qui se penchent dès sa naissance sur le berceau du poète anglais Julian Bell sont lourdes, très lourdes à porter. Humaines, trop humaines. Il faut être un garçon solide pour ne pas se laisser écraser par elles. Sa mère, Vanessa Bell, est un des peintres les plus réputés de d’Angleterre en ce début d’année 1908. Elle appartient à l’avant-garde. Membre du groupe de Bloomsbury, elle partage sa vie avec Duncan Grant, un jeune peintre homosexuel, et avec l’ami de celui-ci, David Garnett. Le père de Julian, Clive Bell, riche héritier d’une famille prospère, passe le plus clair de son temps à Paris. Critique d’art célèbre, il est l’auteur d’ouvrages de référence sur les figures marquantes de la culture parisienne et théoriques sur l’histoire de l’art, influencé par les écrits philosophiques de G.E. Moore,  fréquente assidûment Picasso et les cercles artistiques de la capitale française.

La tante de Julian, sœur de Vanessa Bell, est Virginia Woolf. Ecrivain moderniste, dans la lignée de Marcel Proust et de James Joyce son rival, elle déconstruit le roman bourgeois du XIXe siècle et se penche avec délectation et génie sur les flux de conscience, les interstices de la vie supposée réelle, pour produire des romans bouleversants qu'elle publie avec son mari Léonard dans sa maison d'édition de la Hogarth Press. Mais dépressive, convaincue qu'elle devient folle, elle se suicidera en se noyant dans l'Ouse, à deux pas de sa maison fétiche de Monk's House, un jour funeste de mars 1941.

Julian passe son enfance à Charleston Farmhouse, dans le Sussex, avec Vanessa Bell, Duncan Grant, David Garnett, son frère cadet Quentin – qui deviendra peintre et écrivain – et sa demi-sœur Angelica – reconnue par Clive Bell mais fille de Duncan Grant. Il fait ses études à Leighton Park puis à King's College, Cambridge. Il y devient membre de la société secrète des Cambridge Apostles. Plusieurs des Cinq de Cambridge, qui trahiront leur pays au profit de l'URSS communiste, étaient ses amis. Le plus célèbre d'entre eux, Anthony Blunt, directeur du Courtauld Institute et conservateur des collections royales, fut entre outre son amant.

La relation de Julian avec sa mère est très forte. Trop forte ? Vanessa est une femme élégante et belle qui a tiré un trait très jeune sur sa sexualité puisqu'elle a fait le choix de vivre dans un compagnonnage chaste avec Duncan Grant. Julian est l'aîné de ses fils. Elle est à la fois sa passion et sa confidente. Il ne lui cache rien de sa vie la plus intime. Comme tous les fils dominés par une mère possessive, il passe son temps à partir et à revenir, tentant sans le savoir de prendre sa liberté mais restant attaché par quelques fils secrets à celle dont il demeurera le plus grand amour.

En 1935, il part pour la Chine. Il y enseigne l'anglais à l'université de Wuhan. Il n'en revient que pour s'engager, en 1937, dans la guerre civile espagnole contre Franco. Persuadé par sa famille et l'entourage du groupe de Bloomsbury – essentiellement pacifiste – de ne pas devenir soldat, il trouve une solution de compromis et rejoint les rangs des Républicains comme ambulancier. Il trouvera la mort à 29 ans dans la bataille de Brunete.

Avec sa disparition, les Cinq de Cambridge furent renforcés dans leur conviction de combattre le fascisme. Le communisme apparaît comme une forme de libéralisme à ces intellectuels issus de meilleures familles de l'Angleterre du début du siècle. Elle marque aussi très profondément l'ensemble du groupe de Bloomsbury et transparaît de façon explicite ou allusive dans les recueils de souvenirs et les œuvres romanesques publiés par les auteurs de ce cénacle.

Ma rencontre avec Julian Bell date de 1937. Le poète venait de rentrer de Chine, où il avait entretenu une relation amoureuse avec une jeune femme épouse du doyen de l'université de Wuhan qui l'accueillait. Mais Julian n'était pas un homme du passé. Tout entier tourné vers son projet de s'engager dans la guerre d'Espagne, il était au contraire tendu vers l'avenir immédiat. Convaincu aussi, m'a-t-il semblé, qu'il n'avait plus beaucoup de temps à vivre. Son engagement tenait du suicide. Officiellement pour raisons politiques. Probablement pour des motifs plus personnels, la politique n'étant ici qu'un prétexte. En cela, Julian était le frère de Rupert Brooke ou de mon ami Klaus Mann.

J'arrivais d'Europe continentale, envoyé justement par Klaus Mann, lui-même très impliqué, comme journaliste, dans la cause des Républicains d'Espagne. J'avais proposé le principe de ces entretiens à Julian qui les avait acceptés avec un certain enthousiasme. Avant de partir, il voulait laisser des traces de son passage sur terre. Une habitude familiale, pourrait-on dire. Il venait d'organiser ses essais et ses lettres pour laisser le soin à sa mère et à sa famille de les publier pendant son absence. La proximité de la mort lui donnait une sensualité très forte.

Quand il me reçut dans la maison de Gordon Square où habitait sa mère, avec vue sur le parc, il était vêtu d'un pantalon de toile sombre et d'une chemise blanche ouverte sur sa poitrine large. Grand, fort, le sourire généreux, le visage radieux qui semblait à peine sorti de l'adolescence, le regard clair des idéalistes et des poètes, il faisait à l'évidence partie de ceux qui préfèrent les idées à la vie et se situent – se situaient ? – dans le courant d'une vaste utopie internationaliste plutôt que dans la recherche d'un destin individuel étriqué. Pour sûr, Julian Bell serait un mort flamboyant.

Il m'offrit un gin et répondit à mes premières questions dans un salon décoré dans le style des Omega Workshops qu'avaient dirigés sa mère et Duncan Grant – les rideaux, les couvertures des sièges, la cheminée étaient parcourus de motifs géométriques imparfaits et de figures mythiques aux couleurs chaudes et douces.

Au bout d'un moment et de quelques gins, il me proposa d'aller déambuler dans Gordon Square. Je le suivis armé d'un crayon et de mon carnet de notes. La plupart des maisons voisines étaient occupées par des membres ou des amis du groupe de Bloomsbury. C'était une petite communauté d'intellectuels qui vivaient les uns auprès des autres, comme des enfants solidaires dans un monde d'adultes hostiles. Un soleil frileux régnait ce jour-là sur Londres. Les grands arbres du square filtraient sa lumière et dessinaient sur la chemise de Julian des rayures de forçat. Le jeune homme s'amusait de la course folle des écureuils. Il éclatait de rire avec une fraîcheur rare.

Plus tard, nous sommes revenus dans la maison. C'était l'heure du thé. Nous avons poursuivi notre conversation. Le soir s'est penché doucement sur Londres. C'était l'heure tranquille. Julian me regardait en souriant. Il semblait heureux que je participe à construire son image finale, heureux de pouvoir en quelque sorte choisir non seulement les derniers moments de sa vie, mais construire la petite statue discrète qui serait la sienne au milieu des monstres de notoriété dont il partageait la vie. Heureux aussi que ce soit moi, ce jour-là. Il me proposa très simplement, quand l'heure se fit tardive, de dîner avec lui et de rester à dormir ici plutôt que de rentrer dans mon hôtel de Bayswater. C'était le style de Bloomsbury. Il y avait chez lui cette urgence à vivre l'instant présent, cette soif de presser jusqu'à la dernière goutte le citron de l'existence. J'acceptai avec la même simplicité qu'il avait mise dans sa proposition...

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21 septembre 2011 3 21 /09 /septembre /2011 18:33

 

 

La démocratie recule dans le monde. Et d’abord en Europe. Les émeutes parisiennes de 2005 nous avaient tous surpris. Dignes du tiers-monde. Suivirent des vagues de violence à Amsterdam, Copenhague, Stockholm, Genève. Plus récemment, Madrid, Berlin ou Athènes se sont embrasées : moins inattendu. Mais l’horreur des jeunes sociaux-démocrates abattus froidement à Oslo ou des bandes de pillards à Londres nous sidère.

Cinq siècles durant, notre continent a évolué vers le progrès et le respect des règles communes. La tendance vient de s’inverser. La transgression est devenue la règle, validant la théorie des carreaux brisés : si on néglige de réparer un carreau brisé dans un immeuble, tous les carreaux sont bientôt brisés. Un environnement sale et dégradé incite à la désobéissance et aux comportements délictueux. Un environnement désordonné pollue de même les mentalités, renforce les préjugés, augmente l’insécurité et pousse à la discrimination.

Une société qui perd en homogénéité ethnique et en matière de style de vie engendre une perte de confiance mutuelle. Envers les « autres », mais aussi envers les « siens » : on perd confiance dans les politiques. La population se sent piégée. Elle n’investit plus dans son avenir. C’est le règle du « moi, maintenant ». Depuis le début du XXIe siècle, on assiste à un aggravement des difficultés économiques et une ségrégation des classes défavorisées. Murs physiques et murs sociaux s’élèvent pour isoler les ghettos du reste de la société. Disparaissent peu à peu les bons professeurs, les bons médecins, les bons entrepreneurs, les bons policiers, les bons emplois, les belles bibliothèques, les beaux espaces. On réalise alors qu’a disparu la communauté.

La diversité culturelle qui lui apparaissait autrefois positive apparaît au citoyen européen comme gênante, insolite, bizarre, traumatisante. La rue devient sale, les comportements délictueux, les mots orduriers. C’est le développement des  « incivilités ». Le malaise croît. Le continent entier est poussé vers le basculement. Le système de liberté et de démocratie, obtenu par des efforts séculaires, se fissure.

Même dans les pays admirés pour leur démocratie, on observe un désengagement des citoyens pour la défense des droits de l’homme, un recul de la participation, une érosion de la culture politique, alors que les violences dans la vie quotidienne sont en progression. L’ordre habituel ébranlé, le recul de la confiance, la diversité culturelle devenue ingérable : voilà les raisons de ce basculement. L’Europe est arrivée à ce point où tout bascule : on respecte de moins en moins les règles, l’entraide est en recul ; la dégradation des espaces publics, les invectives dans les médias, la violence dans les manifestations, sont en progression. L’Europe de la tolérance et de la démocratie est en danger.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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26 août 2011 5 26 /08 /août /2011 20:32


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Rupert Brooke, l'ange foudroyé
par
Christian Soleil



Rupert Brooke, l'ange foudroyé

Avec Rupert Brooke, l’ange foudroyé, Christian Soleil fait revivre non seulement un des plus grands poètes de son époque mais aussi le monde disparu de l’Angleterre d’avant la Premiere Guerre mondiale. Rupert Chawner Brooke (3 août 1887 – 23 avril 1915) est un poète anglais connu tant pour ses poèmes idéalistes que pour les poèmes qu’il a écrits en temps de paix. Il était aussi connu pour sa beauté juvénile, ce qui amena W. B. Yeats à le décrire comme "le plus beau jeune homme d’Angleterre" ("the handsomest young man in England"). Brooke voit le jour au 5, Hillmorton Road à Rugby, dans le Warwickshire. Il est le fils de William Parker Brooke, un maître d’école à Rugby, et de Ruth Mary Brooke née Cotterill. Il fut élève à Hillbrow Prep School avant d’être éduqué à la Rugby School. Tout en voyageant en Europe, il prépare une thèse intitulée John Webster and the Elizabethan Drama, ce qui lui valut une bourse d’études pour King’s College (Cambridge), où il devint un membre des Cambridge Apostles, aida à fonder le club de théâtre "Marlowe Society" et joua dans plusieurs pièces. Brooke se fit des amis parmi un groupe d’écrivains, le "Bloomsbury Group", dont certains membres admiraient son talent, alors que d’autres étaient plus impressionnés par sa prestance. Brooke appartint à un autre groupe littéraire connu sous le nom de "Georgian Poets", et fut le membre le plus important des "Dymock Poets", au nom associé au village de Dymock, dans le Gloucestershire où il passa quelque temps avant la guerre. Il vécut également dans une maison appelée Old Vicarage, à Grantchester (une maison qui est maintenant occupé par Jeffrey Archer et sa femme Mary Archer).


26 € TTC -
344 pages
EAN n° 9782748367072 - Edition brochée



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