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7 avril 2013 7 07 /04 /avril /2013 19:16

 

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Certains jours, on aurait presque honte d'être stéphanois. Quand l'extrême-droite soutenue par une partie de la droite radicalisée empêche le débat, on se demande si l'on est toujours bien ici et maintenant...

Erwann Binet, le député PS rapporteur du projet de loi sur le mariage homosexuel, a été chahuté vendredi soir à la faculté de droit de Saint-Etienne par des militants d'extrême droite, tandis que la sénatrice d'Europe Ecologie-Les Verts Esther Benbassa a reçu des menaces et que sa voiture a été vandalisée, samedi, à Paris. Dan...s la nuit de jeudi à vendredi, une permanence parisienne du Parti socialiste avait aussi été dégradée. Le parti a relevé la "présence de groupes extrémistes à proximité immédiate des lieux du saccage, venus manifester contre le mariage pour tous dont le texte est discuté cette semaine au Sénat", avec les manifestants hostiles au mariage homosexuel.

 

Dimanche, sur I>Télé, Frigide Barjot s'est défendue d'être responsable de ces dérives : "Il y a une montée de l'exaspération générale, 'La manif pour tous' n'a jamais pris à partie les élus [...]. Je ne suis pas la porte-parole de la radicalisation, la radicalisation ça n'est pas nous."

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29 mars 2013 5 29 /03 /mars /2013 07:05

CS

 

Il ne faisait jadis aucun doute à ce sujet : il était possible d'être humaniste et athée. C'était l'époque où l'humanisme se réclamait des lettres antiques, d'une éthique rationnelle, d'une place précise de l'humain dans la nature. Depuis, cette cohérence a vacillé.Que sont devenus les fondements de l'humanisme ? Qu'est-ce que l'humain ? Sa valeur ? Sa spécificité ? Sa légitimité ?

 

Si l'on en croit Rémi Brague, dans Le Propre de l'homme, une légitimité menacée, l'humanisme serait devenu purement réactif. On s'y raccroche sans trop savoir ce qui fait le propre de l'homme.On a expliqué en quoi l'homme se différencie des autres espèces naturelles, puis en quoi il leur est supérieur, pourquoi il doit dominer le monde, avant de ne tolérer, au-dessus de l'humanité, rien de plus haut.

 

Mais depuis la mise en cause de la domination humaine sur les espèces vivantes -- les apports de l'éthologie ont notamment bousculé les valeurs anciennes, déjà mises à mal par Charles Darwin --, voire sur tout le naturel, l'humanité est devenue aux yeux de certains une terrible engeance dont la planète serait victime. "Le monde existait avant nous, souligne l'écrivain américain Gore Vidal, il continuera après."

 

Rémi Brague montre combien cette interrogation est cruciale et embarrassante : sur quoi peut-on s'appuyer pour soutenir qu'il est bon que l'humanité existe, qu'il est nécessaire qu'elle survive, qu'il est légitime qu'elle se donne des règles morales ? Le problème soulevé par Brague est pertinent. Sa solution paraît plus discutable : en résumé, le DIeu biblique ou rien. Pour lui, soit on pose une transcendance, une justification extra-humaine de l'humain, et dans ce cas on ancre dans le ciel sa valeur ; soit on ne parvient pas à défendre la beauté de l'existence, et même, à terme, la simple survie de l'espèce humaine. Ainsi, l'humanisme athée serait impossible et son échec consommé.

 

Le défi reste à relever. On devra peut-être mobiliser le ban et l'arrière-ban du matérialisme, de Démocrite à Marx, de Lucrèce à Diderot, mais aussi inventer des idées nouvelles, à partir notamment de Castoriadis et de sa conception d'un imaginaire radical. Car la pensée de Rémi Brague est provocatrice au meilleur sens du terme; : en mettant le doigt sur de vraies difficultés, elle incite au débat. A condition de ne pas oublier que la barre est assez haut.

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8 mars 2013 5 08 /03 /mars /2013 02:11
Manager avec les anciens
Manager avec les anciens
Actualiser le bon sens des maîtres du passé
"La gestion d'entreprise est devenue l'un des principaux sujets d'enseignement dans les universités du monde entier. Dans ce domaine, le bouddhisme dispose de ses propres théories et pratiques de management qui ont évolué au fil des siècles. Déjà à l'époque du Bouddha Sakyamuni, la communauté bouddhiste, la Sangha, avait mis en place un système d'administration très développé. Avec le temps, le système a connu de nombreux changements et la communauté a adopté de nouvelles méthodes de fonctionnement."

Un livre extrêmement utile pour les professionnels du management, qui y trouveront des méthodes de gestion et des principes de vie en communauté universels, tirés des enseignements des plus grandes civilisations de l'histoire. Pour le lecteur non averti, la découverte des cinq grands modes de penser la vie avec les autres que sont ceux prônés par Bouddha, Confucius, Alexandre le Grand, Marc Aurèle et les grands chefs vikings permettra d'aborder le management avec l'avantage de l'expérience. Un outil de travail très instructif et enrichissant, dont les vertus culturelles et professionnelles raviront sans aucun doute le lecteur.

 
 
Prix : 13,00 €  -  100 pages  -  ISBN : 9782342003376  -  Essais
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8 mars 2013 5 08 /03 /mars /2013 01:51
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On l’annonçait agonisant, perdu pour la musique : c’est pourtant un David Bowie tout en maîtrise qui enflamme ce début 2013, avec une prodigieuse exposition londonienne et un nouvel album digne et électrique. Critique.

Ne nous voilons pas la face, on s’était à contrecoeur rangé à l’idée que la prochaine couverture que la presse consacrerait à David Bowie le serait à titre posthume et nécrologique. Rien, pendant toutes ces années où l’on aura guetté un signe, une preuve de vie, en provenance de sa retraite new-yorkaise, ne pouvait laisser croire à une issue aussi positive que la sortie d’un nouvel album. Si on reconnaît un grand maître à son art de maîtriser le temps, alors Bowie est venu confirmer qu’il était le plus grand des maîtres.

 

Depuis dix ans et la parution de Reality, son précédent album studio, il avait ainsi presque totalement disparu de la vie publique et artistique, laissant grandir les rumeurs les plus funestes (maladie cardiaque aiguë, cancer) sans jamais prendre la peine d’apporter le moindre démenti, jouissant sans doute délicieusement du nouveau coup qu’il préparait en secret. Officiellement, selon des méthodes de distillation d’infos que lui envierait Hugo Chávez, on nous faisait juste savoir que le Thin White Duke allait bien, qu’il coulait des jours tranquilles à Manhattan en s’adonnant à la peinture et à l’éducation de sa petite fille d’une dizaine d’années. Et puis soudain, le big-bang ! Trompant même la vigilance d’internet, il est parvenu à prendre tout le monde par surprise en postant à l’aube du 8 janvier dernier, jour de son soixante-sixième anniversaire, un nouveau morceau au titre facétieux, Where Are We Now?, accompagné de l’annonce de The Next Day, son vingt-quatrième album à paraître deux mois plus tard.

 

Durant cette folle journée où Twitter faillit bien imploser d’allégresse, les informations relatives à ce come-back de l’enfer furent lâchées avec un certain génie de la mise en scène. Il y eut d’abord le clip dérangeant de l’artiste Tony Oursler, avec lequel il collabore depuis 1997, montrant le seul visage d’un Bowie apparemment en souffrance, monté sur une poupée de chiffon siamoise d’une femme silencieuse, accompagné d’images de Berlin tournées avant la chute du Mur et indiquant un possible retour sur les traces de la fameuse trilogie des années 70, Low, Heroes et Lodger. Une piste creusée encore un peu plus par la pochette de The Next Day – oeuvre du graphiste Jonathan Barnbrook –, et son détournement situationniste de l’image iconique de Heroes. On crut d’abord à un fake en provenance d’un petit malin hyper réactif, mais c’était bien la véritable pochette.

 

David Bowie n’était jamais allé aussi loin dans l’anthropophagie de son propre mythe qu’avec cette pochette pour le moins désarmante. Continuant dans le même registre, arrivèrent ensuite les premiers indices sur l’enregistrement, qui se déroula de mai à septembre l’an dernier, délivrés par Tony Visconti, producteur fidèle promu porte-parole d’une opération millimétrée qui remettait un prétendu mourant dans l’oeil du cyclone médiatique. Un autre single dévoilé fin février, The Stars (Are out Tonight), et un clip montrant cette fois Bowie en pied venaient compléter cet insoutenable puzzle marketing. Aucun des albums publiés par Bowie au cours des années 90/00 n’avait suscité une telle attente fébrile, et les premières écoutes organisées par la maison de disques mi-février renforçaient le caractère exceptionnel, voire irrationnel, de ce moment légèrement messianique.

 

Ce ramdam en valait-il la chandelle ? Oui et non. The Next Day, douchons d’emblée les ardeurs, n’est ni le nouveau Hunky Dory, ni l’équivalent de Station to Station ou Heroes, malgré sa référence appuyée à ce dernier, et à cette période où Bowie et Brian Eno inventèrent “le jour d’après” de la musique pop. En retravaillant avec Tony Visconti et sensiblement la même équipe de musiciens qu’il y a dix ans (les guitaristes Gerry Leonard et Earl Slick, le batteur Sterling Campbell, notamment), l’Anglais a opté pour la continuité, lui qui fut à sa grande époque le champion toutes catégories des ruptures, du transformisme, de l’immolation publique et des cendres phénixiènes.

 

On peut d’ailleurs s’étonner que Bowie, qui est apparu de manière subliminale ces dernières années sur les albums de TV On The Radio ou d’Arcade Fire, n’ait pas cherché enfin à se rapprocher des vraies cellules vivantes de la musique d’aujourd’hui au lieu de reprendre langue avec ses requins habituels. C’est la déception majeure de ce retour qui, autrement, ne manque pas de panache.

 

D’ailleurs, en dépit de ces réserves concernant le casting, The Next Day est loin d’être un album indigne. Alignant quatorze titres (et trois autres en bonus pour les éditions limitées), il n’est pas non plus nimbé de cette mélancolie crépusculaire que laissait supposer Where Are We Now?, ballade trompe-l’oeil que contredit The Next Day, la tonitruante chanson d’ouverture de l’album. Un riff et une rythmique limite glam, la voix de Bowie d’emblée au bord de la rupture, un refrain scandé et des guitares qui évoquent le Robert Fripp de Scary Monsters, le décor ainsi posé dévoile une envie furieuse de jouer avec les grandes architectures bowiesques.

 

L’ensemble, malgré une production assez proche de Heathen ou Reality, renvoie clairement au passé, par exemple à Kurt Weill que Dirty Boys semble chercher à accorder aux tumultes du nouveau siècle. The Stars (Are out Tonight), conquérant second single, laisse aux guitares d’Earl Slick le meilleur rôle alors que sur Love Is Lost, Bowie reprend vocalement le dessus dans un registre théâtral parasité malheureusement par une batterie enclume. Après Where Are We Now?, que l’on retrouve avec plaisir suite aux secousses parfois violentes du début de l’album, arrive Valentine’s Day. Une pop-song qui constitue sans doute le single le plus évident de l’album, évoquant le Morrissey des années 90, y compris dans la production un peu middle of the road, alors qu’au contraire If You Can See Me étouffe sous l’ambition de vouloir faire gigantesque, avec une rythmique affolée qui frise avec le prog et un parti pris vocal ingrat et âpre, aux limites de l’exultation nihiliste. I’d Rather Be High, avec son élan héroïque et son refrain en escalier, comme le subtil Boss of Me et sa ligne mélodique complexe, reconnectent encore l’album avec la période Heroes/Lodger/Scary Monsters. Dancing out in Space, quasi rockabilly dans sa structure, laisse encore une fois les guitares serpenter autour de la voix comme pour l’étouffer, alors que How Does the Grass Grow? accorde un peu plus d’espace à Bowie pour respirer, ce dont il ne se prive pas avec un refrain en forme de “ya-ya-ya” badins portés par un piano martial. C’est aussi le premier titre où l’on entend distinctement une guitare acoustique, parasitée toutefois par un solo électrique inutilement bavard. (You Will) Set the World on Fire et son riff hard-rock (Allumer le feu ?) ferait la joie des stades si Bowie finissait par se laisser convaincre de remonter sur scène.

 

En dehors de cette option, écartée par l’intéressé, on ignore la raison de la présence d’une telle verrue, quand parmi les titres bonus que sont So She ou I’ll Take You There, au moins un aurait mérité de figurer dans le tracklisting officiel. You Feel so Lonely You Could Die, une ballade au piano prise en écharpe par des choeurs grandioses semble indiquer la redescente en planeur vers le final étrange de Heat. Un morceau atmosphérique où Bowie chante comme le Scott Walker des années 80 mais qui part un peu en torche vers les récifs anxiogènes des BO de thrillers, avec l’arrivée de bouffées de cordes dissonantes qui constitue le seul moment expérimental de l’album.

 

On doit le confesser, ces impressions ne sont le résultat que d’une seule écoute, à fort volume, et non d’une auscultation minutieuse. On ne peut ainsi, à ce stade, confirmer la rumeur selon laquelle certains textes feraient clairement référence à d’autres étapes et personnages clés de la galaxie Bowie. Il faudra donc mieux l’apprivoiser, le laisser décanter un peu, pour déterminer si The Next Day est une étape réellement fondamentale dans la carrière de Bowie ou simplement la coda acceptable d’une trajectoire de toute façon exceptionnelle.

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8 mars 2013 5 08 /03 /mars /2013 01:40

 

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D'innombrables clichés, entretenus par le colonel Hugo Chavez lui-même, ont accompagné la politique du chef de l'Etat vénézuélien défunt. Florilège. 

S'il est exact que Hugo Chavez a multiplié les scrutins électoraux afin de consolider sa légitimité, cette donnée est insuffisante pour faire de Hugo Chavez un démocrate.

 

Malade depuis juin 2011, lorsqu'un cancer lui avait été diagnostiqué, Hugo Chavez est mort mardi à l'âge de 58 ans. Le président vénézuélien était entouré de nombreuses idées fausses. Zoom sur quatre d'entre elles.  

Il a rendu aux Vénézuéliens leur "dignité"

C'est l'un des plus gros clichés véhiculés par les partisans de Hugo Chavez. En réalité, avant lui, la "dignité" des Vénézuéliens et du Venezuela n'a jamais été en péril. Au contraire, depuis la fin des années 1950, ce pays a été l'une des démocraties les plus stables d'Amérique latine, y compris aux heures les plus sombres des dictatures régionales (Argentine, Chili, Cuba, etc.). La seule menace contre la démocratie remonte au 4 février 1992 et fut l'oeuvre d'une junte d'officiers menée par... le colonel Hugo Chavez. Celui-ci avait fait donner les tanks dans Caracas et tenté d'éliminer le président élu démocratiquement Carlos Andrès Perez qui fut sauvé in extremis de la mort par sa garde présidentielle. 

Cette tentative du putsch a fait environ 200 morts et s'est soldée par l'emprisonnement de Hugo Chavez, gracié deux ans plus tard. Le parallèle avec l'attaque de la caserne Moncada le 26 juillet 1953 à Cuba, par Fidel Castro, est saisissant: elle aussi avait tourné court. Fidel Castro avait ensuite été condamné à l'emprisonnement, puis gracié au bout de deux ans. 

Les Etats-Unis veulent envahir le Venezuela... demain matin à l'aube!

Depuis son avènement en 1998, Hugo Chavez n'a cessé d'annoncer l'invasion imminente des troupes de l'US Army. Cette pseudo menace a largement contribué à la mobilisation des masses contre le prétendu ennemi extérieur "gringo". Cette rhétorique antiaméricaine est une importation directe de La Havane. Mais, au Venezuela, elle n'a jamais suscité la même adhésion que dans l'île des frères Castro pour la simple raison que, contrairement à Cuba, le colonialisme américain n'appartient pas à l'histoire vénézuélienne. 

De surcroît, le Venezuela ne fait pas partie des priorités stratégiques de Washington, contrairement à l'Irak ou l'Afghanistan. Les Etats-Unis ont d'autant moins à se plaindre de Caracas que l'approvisionnement en pétrole vénézuélien (Caracas exporte deux tiers de sa production en Amérique du Nord) n'a jamais cessé, ni même faibli, en dépit des déclarations théâtrales de Hugo Chavez. Au contraire, les Etats-Unis ont toujours payé rubis sur l'ongle leur fournisseur. D'où ce paradoxe: ce sont les Américains qui, pour l'essentiel, ont financé la "révolution" bolivarienne. 

L'antiaméricanisme a, en tous cas, un bel avenir devant lui. Dernier épisode en date: le vice-président Nicolas Maduro a déclaré que le président Chavez n'avait pas succombé à un simple cancer mais à un virus inoculé par la CIA qui aurait provoqué ledit cancer. Cette version "jamesbondesque" présente l'avantage de transformer Hugo Chavez en martyr mort au champ d'honneur du socialisme. Elle a toutes les chances de prospérer dans les semaines, mois et années à venir. 

Chavez a eu le courage de nationaliser le pétrole

Faux. Le pétrole et les mines de fer ont été nationalisées par un gouvernement social-démocrate, dès 1976. Raison pour laquelle Hugo Chavez n'a pas eu de grandes difficultés à en prendre le contrôle. Jusqu'à l'avènement de ce dernier, l'entreprise nationale Petroleos de Venezuela (PDVSA) fonctionnait toutefois selon des procédures de société normale, sans interférence du pouvoir politique. Mais Hugo Chavez en personne a licencié en direct à la télévision des milliers de cadres et professionnels du secteur pour les remplacer par des employés chavistes. 

L'ingérence gouvernementale et la politisation de PDVSA se sont ensuite traduites par une perte de savoir-faire, une perte de productivité, une perte de rentabilité. Cependant, Hugo Chavez a surfé sur le boom du prix du pétrole. Avant son arrivée au pouvoir, le prix du baril tournait autour de 15 dollars. A partir de l'année 1999, il s'est envolé pour atteindre 100 dollars. Ce qui a permis les largesses vénézuéliennes vis-à-vis du reste de l'Amérique latine, à commencer par Cuba et le Nicaragua, deux "pays frères". 

Historiquement, le prix du pétrole est une donnée fondamentale de la vie politique au Venezuela, pays fondateur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Traditionnellement, le prix du baril conditionne la longévité et la popularité des présidents. Autrement dit, si Hugo Chavez avait gouverné avec un baril à 9 dollars, il est probable que sa longévité en aurait été affectée... 

Le Venezuela est plus démocratique sous Chavez

C'est à peu près le contraire. S'il est exact que Hugo Chavez a multiplié les scrutins électoraux afin de consolider sa légitimité, cette donnée est insuffisante pour faire de Hugo Chavez un démocrate dans la mesure où, parallèlement, l'esprit de la démocratie a été régulièrement bafoué: menaces contre les opposants, intimidations contre les journalistes, fermeture de médias, emprisonnements arbitraires d'adversaires réels ou supposés, négation de l'indépendance des juges (dont le cas le plus emblématique est l'affaire de la juge Maria Lourdes Afiuni), découpages électoraux sur mesure. 

Exemples: 

- Après le referendum convoqué en 2007 (et perdu) par Chavez visant à instaurer, d'une part, le socialisme dans la Constitution et, d'autre part, de permettre la réélection perpétuelle du président de la République (celle-ci était précédemment limitée à deux mandats), le colonel-président, après avoir qualifié ce scrutin d'"éleccion de mierda", a choisi de passer outre. En 2009, il convoque un nouveau référendum très contesté sur le sujet en 2009 et obtient la possibiliété de devenir président à vie. Cependant, son cancer l'a empêché de mener à bien ce projet.  

- Lors des dernières élections législatives de 2010, l'opposition a remporté 52% des voix... mais est demeurée minoritaire à l'Assemblée nationale. Tandis que le parti présidentiel, avec 48% des suffrages, a obtenu une écrasante majorité en sièges au Parlement.  

- Selon la Constitution, c'est aujourd'hui le président de l'Assemblée nationale Diosdado Cabello (qui est un militaire) qui devrait assurer l'intérim du pouvoir pendant au moins 30 jours. Mais Hugo Chavez, conseillé par Fidel Castro, a désigné le vice-président Nicolas Maduro (qui est un civil) comme son successeur. Ce dernier est considéré comme "l'homme de La Havane" tandis que Cabello, dont les ambitions présidentielles sont un secret de polichinelle, est jugé plus indépendant et moins Castro-compatible. C'est donc Maduro qui assure l'intérim. On voit par-là que les lois et la Constitution sont des idées très malléables qui peuvent être distordues et adaptées selon les circonstances.  

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8 mars 2013 5 08 /03 /mars /2013 01:23

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STÉPHANE HESSEL - Sa mort aura fini par sanctifier Stéphane Hessel. Malgré tout le respect qu'on peut, qu'on doit avoir pour l'itinéraire d'un homme qui a traversé le siècle bon pied bon oeil, et qui est devenu une star une fois atteint le 4ème âge, le plus captivant et le plus difficile reste de comprendre le phénomène Hessel.

 

Nos journaux seront remplis d'hommages. Chacun de nous arrive l'éloge au fusil et salue sa grandeur. Moi compris. Un succès venu tardivement reste toujours mystérieux. Hessel est avant tout une légende créée par l'homme lui-même et par les vicissitudes d'une existence qu'il sut mettre en scène avec élégance.

 

Le film Jules et Jim relatant la vie de ses parents, son engagement de résistant et sa déportation à Buchenwald, qui en faisaient un exemple de courage, sa longue vie, son inépuisable énergie et surtout son optimisme ont fini par en faire un héros, en ces temps où nous en manquons cruellement. Il pouvait réciter des poèmes, toujours les mêmes, faire des discours, souvent un peu longs et répétitifs, soutenir avec enthousiasme toutes les causes perdues, être partout pour en parler avec plaisir. Il était quelque part devenu l'arrière-grand père des désespérés. Il n'était pas un grand intellectuel, mais parlait bien, maniant les mots avec art, se contemplant un peu lui-même dans ces mots.

 

Il soutenait chaque personne qui le lui demandait, sans distinction. Qui ne souhaitait pas l'avoir de son côté, à ses côtés? Était-il un homme gentil? Quelle importance? L'essentiel était qu'il soit partout. Tout le monde voulait l'avoir à son colloque, à sa journée de commémoration, à sa radio, à sa télé. Il avait été érigé en auguste amuseur de ceux qui étaient tristes pour s'être trop amusés ou pas assez. Avec quelques pages remplies d'empathie, il fit de l'indignation une religion, une vocation. Et c'est là que résida sa grandeur, plus que dans ce qu'il écrivait ou disait. S'indigner, plutôt que se révolter, voilà le slogan de notre modernité moderne. Avec l'autorité que lui conféraient le grand âge, son parler de grand bourgeois et son rire, il a pu devenir cette rock star dont une jeunesse à bout et sacrifiée par la crise avait besoin un peu partout.

 

Il était aussi un vrai Européen, ne serait-ce que par le fait de sa propre histoire. Et il l'était en ces sinistres temps de scepticisme européen. C'était un humaniste aussi, humanités comprises. Il était ce que nous ne sommes plus, et son côté démodé lui-même était précieux, qui rappelait ce passé dont nous avons besoin pour nous construire et qui nous manque. Il était à lui tout seul un siècle qui n'en finit pas, comme d'ailleurs ses interminables discours. En ces temps de jeunisme, il incarnait ce vieux sage que nous n'avons plus l'occasion de fréquenter puisque, nos parents et nos grands-parents, désormais, nous les enfermons dans des maisons de retraite. Dans cette société qui n'aime pas les anciens et qui tente de s'en débarrasser, lui était là pour dire ou démontrer le contraire. Et contre l'Alzheimer qui nous détache de notre mémoire, il était, par son hypermnésie, le modèle de ce que nous voudrions être lorsque nous serons vieux nous-mêmes.

Oui, c'est ainsi qu'il était devenu l'idole des jeunes et des vieux. Ses livres populaires, petit format et peu de pages, donnaient l'illusion à ceux qui ne lisaient plus qu'ils les rendaient intelligents. Ils leur donnaient du courage, aussi. Bestseller inattendu, rock star sans en avoir le look, sage sans l'être vraiment, vrai héros et héros fabriqué de toutes pièces, Hessel était au fond tout ce qu'il n'était pas vraiment, et on l'aimait aussi pour cela.

 

On pouvait ne pas être toujours d'accord avec ses idées, mais on ne pouvait pas ne pas reconnaître qu'il était un phénomène. Prenons le temps maintenant, au calme, de comprendre ce phénomène. Jusqu'au prochain?

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16 février 2013 6 16 /02 /février /2013 06:11

 

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Christian Soleil, observateur de la vie politique stéphanoise, publie un nouvel ouvrage sur Michel Thiollière aux éditions Société des Ecrivains : "Michel Thiollière, l'homme qui voulait une autre ville".  Après "Trajectoires", ouvrage d'entretiens entre l'homme politique et l'écrivain, un essai biographique qui retrace le parcours de l'ancien sénateur-maire de Saint-Etienne.

 

« En partant, un peu prestement, avant le dessert, le jeune journaliste lui souhaite bonne chance. L'adjoint sourit maladroitement, se lève pour lui serrer la main. Il n'y a pas d'incompréhension entre eux. Deux visions du monde. L'un n'aspire qu'à fuir cette ville, échapper à son enfance, vivre l'aventure du monde. L'autre s'identifie à cette ancienne cité ouvrière, jadis la première de France. Il la porte à bout de bras. Sans doute est-il irréaliste, idéaliste, naïf. Relancer la ville ! Il ignore que c'est impossible. Parce qu'il l'ignore, parce qu'il ignore tous les freins, toutes les peurs, parce qu'il refuse la morosité ambiante, à l'impossible il se tiendra. Il a décidé de métamorphoser Saint-Étienne, et il y parviendra. »

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9 février 2013 6 09 /02 /février /2013 08:14

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Communiqué

Le Smoking du diable
par Christian Soleil

"Dietrich s'est effacée pour mieux laisser s'épanouir son oeuvre. Comme le poète, elle a sacrifié son existence à une icône éternelle. Elle n'est pourtant pas qu'une image, et il reste aussi d'elle l'esprit, le courage, la volonté de fer, le charme absolu et ambigu de la chanteuse de cabaret, de la militante, de la femme amoureuse. Marlene Dietrich symbolise la lutte prussienne du corps et de l'âme. Elle voulait être aimée; elle fut désirée. Elle tendait son regard vers une inaccessible étoile; mais le ciel était vide."

"Le Smoking du diable" est le titre de la biographie d'un ange blond. Marlene Dietrich, son corps, son talent d'actrice, de chanteuse, ses amours, sa longue et ambiguë amitié avec celui qui la révéla au public, le réalisateur Joseph Von Sternberg, sa filmographie, toutes ces facettes de ce qui constitua, de son vivant même, sa légende, sont abordées avec une passion qui frise délicieusement l'idolâtrie. En résulte un livre magnifique, vibrant et superbe hommage au mythe Marlene Dietrich, qui nous transporte à travers la quasi-totalité du vingtième siècle.

Retrouvez des extraits de ce livre en cliquant ici

Communiqué à transférer
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24 janvier 2013 4 24 /01 /janvier /2013 15:45

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Christian Soleil publie "Après Fukushima", le roman allégorique de l'après-catastrophe au Japon.

 

 

Résumé :

 

 

La catastrophe nucléaire de Fukushima a laissé le Japon dans une situation inédite. Désormais, ce pays doit vivre avec la présence de la mort : territoires interdits, croissance de certaines maladies, crainte d'un nouvel accident. C'est sans compter sur toute une catégorie de population irradiée, que le narrateur découvre peu à peu au fil de ses errances au pays du Soleil Levant. Des êtres entre la vie et la mort, qui évoluent dans un ordre différent de celui qui nous est coutumier et dont le destin comme le dessein collectif reste encore mystérieux...

 

 

Biographie :

 

 

Installé dans le sud-est de la France, Christian Soleil travaille comme consultant en management et communication pour diverses entreprises et structures européennes. Il publie depuis l'âge de vingt ans des ouvrages dans les domaines les plus variés : roman, théâtre, essais, biographies, recueils de contes et légendes. Il puise son inspiration dans les grandes villes d'Europe, des États-Unis et du Japon entre lesquelles il voyage dès que ses occupations professionnelles lui en laissent le temps.

 

 

Thème : Roman de société / actualité

Nombre de pages : 284

Format : Roman (134x204)

ISBN livre papier : 9782332539021

ISBN livre téléchargement : 9782332539038

Date de publication : 23 janvier 2013

 

En vente dans toutes les bonnes librairies physiques et virtuelles et directement sur le site www.edilivre.fr

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20 janvier 2013 7 20 /01 /janvier /2013 04:09

 

Andrée Putman

 

 

 

Andrée Putman, styliste et architecte d’intérieur, surnommée la «grande dame du design», s’est éteinte à l’âge de 87 ans dans son appartement du VIe arrondissement parisien.

 

Née à Paris dans une famille d’intellectuels bourgeois, André Putman était à l’origine destinée à une carrière de musicienne. Sa mère, bourgeoise excentrique, était d’ailleurs une pianiste virtuose et potentielle concertiste. Son père quant à lui était un normalien issu d’une lignée de banquiers lyonnais.

 

Andrée Putman s’est finalement illustrée dans le stylisme des architectures. Jouissant d’une renommée internationale, elle avait notamment signé la décoration intérieure du Concorde. Devenue célèbre de par la rénovation de l’hôtel Morgans à New-York sur Madison Avenue, son style sobre, épuré et élégant avait immédiatement conquis Outre-Atlantique. Cet aménagement de 1984 avait frappé les esprits par sa modernité et son minimalisme.

Lorsque Jack Lang était ministre de la Culture, il avait aussi confié à la styliste la réalisation de son bureau, la première œuvre d’une longue série de commandes officielles.

 

«Andrée Putman n'a jamais pris sa retraite, elle s'est retirée avec élégance, après que sa fille Olivia eut pris les rênes du Studio Putman en 2007», indiquait à l'AFP Sébastien Grandin, directeur exécutif du Studio.

 

«Depuis plus de trente ans, Andrée Putman préside à l'air du temps, le hume et le dessine», écrivait Le Figaro il y a deux ans à l’occasion d’une grande rétrospective de son travail à l’Hôtel de la Ville de Paris. Laissant derrière elle un style intemporel où seuls la lumière et l’espace demeurent essentiels, André Putman s’est donc éteinte ce matin à son domicile parisien. Ses obsèques se dérouleront mercredi à l'église Saint-Germain-des-Prés.

 

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